En ce 2016 ème Noël depuis la naissance de l’Enfant-Dieu, l’équipe de Lectures Françaises vous souhaite à toutes et à tous un saint et joyeux Noël ! Puisse le Ciel protéger notre Patrie, nos familles ainsi que nos traditions, et assister tous ceux et celles qui souffriront, une fois de plus sur notre bonne vieille terre de France. D’ici le 25, toujours pas d’amélioration côté « con-sommateurs »… Profitons-en pour donner un bon coup de pied à ce vieux barbu germano-panthéiste de « Père Noël » pour l’envoyer s’écraser sur le bitume ! Ça compensera un tant soit peu l’intronisation de Luther au Vatican ! Le Rhin se jette dans le Tibre…
Lu dans Présent :
Calendriers de l’Avent à chocolats, parfums ou bières
Ils sont là. Ils sont revenus. A peine a-t-on dépassé la Toussaint — remplacée commercialement dans nos supermarchés par Halloween — que les calendriers de l’Avent se sont multipliés sur les rayons.
Au début, les entreprises agro-alimentaires se sont saisies de cette aubaine pour créer un produit « ludique et gourmand ».
Désormais, ce ne sont plus seulement les calendriers Kinder décorés à grand renfort de pères Noël, lutins, rennes et bonshommes de neige qui peuplent les centres commerciaux, mais également une kyrielle de calendriers tous plus « design » et « tendance » les uns que les autres. Clarins, qui commercialise des produits cosmétiques haut de gamme, a également le sien, où chaque jour délivre sa crème, son rouge à lèvres ou son fond de teint. Celui de Nocibé distribue de petits flacons de parfum. La société Damman Frères propose un modèle derrière les fenêtres duquel sont offerts des sachets de thé qui changent tous les jours. Certains ne comptent parfois que douze jours au lieu des vingt-deux à vingt-huit habituels dans la tradition religieuse. En Bretagne, c’est même un calendrier à bières locales qui est proposé par une start-up brestoise, « pour attendre sagement le père Noël », précise avec beaucoup d’à propos le quotidien 20 Minutes.
Combler spirituellement une attente
Bien évidemment, tout ce petit monde a oublié, intentionnellement ou non, que le calendrier de l’Avent n’a rien à voir, ni de près, ni de loin, avec les chocolats, les parfums ou les bières. Le capitalisme a une fois de plus réussi l’improbable exploit de recycler les traditions en leur faisant perdre leur signification originelle et en les expurgeant surtout de toute référence religieuse. Face à cette débauche de calendriers païens et commerciaux, il serait malhonnête de ne pas souligner les précieuses tentatives, quoique trop rares, de restaurer le véritable sens de l’Avent. Le calendrier que vient de créer l’éditeur Téqui se déplie et comporte un conte, un poster à colorier, le tout pour moins de six euros — quand les luxueux cités plus haut coûtent entre 25 et 50 euros. Notons également les jolis modèles représentant la Sainte Nuit ou la crèche traditionnelle élaborés par Joséphine Llobet et vendus à La Procure pour 9,60 euros. Il est enfin possible de les réaliser soi-même ou avec ses enfants !
Nés en Allemagne au XIXe siècle, les calendriers de l’Avent avaient pour vocation de combler intelligemment l’attente du Christ nouveau-né par les enfants. On leur remettait chaque jour une parole de l’Evangile ou une incitation à accomplir une bonne action. Ceci avait un sens, puisque le terme « Avent » est dérivé du latin « adventus », l’avènement du Messie. Mais qu’attendent donc ceux qui, chaque jour, découvrent une nouvelle crème ou un sachet de thé à la bergamote ? Leur motif d’espérance réside-t-il dans la certitude, le 24 décembre, de posséder un cadeau encore plus gros, d’amasser toujours plus de biens matériels, qu’ils poseront sur leur étagère en attendant l’Avent suivant ?
L’attente du Christ dans l’espérance joyeuse et la prière n’apporte ni parfum chic, ni chocolat orné du père Noël de Coca-Cola, mais sa valeur est inestimable.
Marie de l’Isle
Présent, n° 8737, novembre 2016