Quelques questions de bon sens à propos de la hausse de la CSG.
Lu pour vous dans Les 4 vérités hebdo.
Dans le programme de celui qui allait devenir notre Président figuraient, pour améliorer le pouvoir d’achat, l’abaissement ou la disparition de certaines charges salariales, mais également l’augmentation de la CSG (Contribution sociale généralisée).
Curieusement, les médias n’avaient souligné que l’aspect positif pour les salariés, mais avaient occulté les conséquences négatives pour les retraités qui, n’ayant pas de charges salariales, seraient taxés davantage pour la CSG et ne « bénéficieraient » que d’une diminution de leur pouvoir d’achat.
À la veille d’une nouvelle échéance électorale (les législatives, cette fois), des chroniqueurs ont semblé s’intéresser davantage – mais bien tardivement – à cette question.
Je souhaite, pour ma part, poser les questions suivantes :
1) Aux yeux de nos futurs décideurs, une retraite de 1 200 euros et plus par mois est une retraite « confortable » que l’on peut donc taxer davantage. Une telle position est-elle juste et opportune quand on sait, de surcroît, que les retraites sont gelées depuis quatre ans et que les retraités font fonctionner le commerce (lieux culturels, hôtels, restaurants, etc.), en particulier en dehors des périodes de vacances scolaires ?
Avec moins d’argent, moins de dépenses ; tant pis pour le commerce.
2) Dans le secteur privé, les retraites sont calculées en fonction des salaires plafonnés des 25 meilleures années et des cotisations versées par les salariés et par leurs employeurs pour les complémentaires. Aucun cadeau n’a été fait à quiconque.
Est-ce un délit d’avoir une pension digne et conforme à toute une vie de travail et est-ce un fardeau insoutenable pour la collectivité ?
3) Dans le secteur public, donc pour les fonctionnaires, des mesures compensatoires semblent être étudiées pour les retraités initialement concernés par le même problème.
Que faut-il penser de cette ségrégation éventuelle ?
Je laisse le soin à ceux qui liront ces lignes de répondre à ces questions.
En ce qui me concerne, je dirais que s’en prendre aux retraités n’est certainement pas un acte… moral.
Alfred Béraud
Les 4 vérités hebdo n°1099 du 23 juin 2017