Eh bien NON, pas plus que nous n’avons fêté en leur temps les 200 ans de 1789, nous n’avons fêté, l’an dernier, la bataille de Verdun, symbole de la guerre de 14-18. Certainement au grand dam des « patriotes ». Comment aurait-on pu se réjouir de ce long massacre qui a exterminé tant d’hommes et probablement les meilleurs ? Si l’on ne peut se souvenir des noms de tous les paysans et ouvriers disparus, il est, en revanche, facile de retrouver les noms des écrivains, poètes, artistes morts au champ d’horreur. Bref, ceux qui étaient l’esprit de la France. Et, en France, esprit du bonnet oblige, on ne s’intéresse pas aux Allemands, Russes, Autrichiens qui ont connu le même sort. Essayez de quantifier la perte d’intelligence que cela a représenté pour l’Europe. Quatre ans de combats, de destructions colossales, une guerre que rien ne justifiait hormis l’esprit révolutionnaire de 89, associé à celui de lucre des financiers, pour en arriver à une paix provisoire de 20 ans, à l’issue de laquelle, et après une deuxième guerre aussi stupide que la précédente, le communisme a pu s’établir dans la partie ouest de l’Europe. La partie est n’ayant été « libre » qu’au prix de la perte de sa prééminence intellectuelle, morale, politi que et économique. La Première Guerre mondiale n’aura finalement servi qu’à enrichir un peu plus ceux qui l’étaient déjà avant.
De telles horreurs auraient pu déclencher des « révoltes », penseront certains. Les capitalistes nationaux et internationaux ont compris depuis longtemps que le peuple ne se révoltait pas spontanément et que si on lui promettait l’accession à la propriété, les congés payés avec la petite auto et maintenant le rêve par Internet, il resterait sagement dans son immeuble et arpenterait les allées des grandes surfaces pour mieux vivre. Drieu La Rochelle n’a-t-il pas écrit : « Quand tous les humains auront des autos, il faudra bien s’occuper de problèmes plus délicats ou crever » ? Les communistes, quant à eux, ont organisé les déportations sous le nom euphémique de « transferts de populations » et envoyé les mécontents réfléchir à l’avenir de l’humanité au Goulag.
Les révolutions ne peuvent se faire qu’avec des voyous et/ou des affamés qu’il est bien aisé de manipuler. Vendre du rêve est facile et rapporte gros.
Alors, en cette période préélectorale que nous allons devoir subir dans les semaines à venir, ne nous berçons pas d’illusions. Les affamés arrivent à pleins cargos, le pays ne manque pas de voyous. Qui saura les employer ? Et si un conflit éclate, faut-il nous en mêler au risque de s’emmêler ? Souvenons- nous qu’après les conflits ce sont toujours ceux qui ont cru sauver quelque chose ou cru aux vieilles lunes du temps passé qui finissent aux poteaux des démocraties.
Relisons donc avec le plus grand profit les livres de Roland Dorgelès et de Soljenitsyne pour nous rafraîchir la mémoire. En vente à Chiré, bien sûr !
Albert Naudin et François Folace