« Les pierres de [Kfar Aza] se souviennent encore de cette journée terrible du [7 octobre 2023] où chacun fit ici couler le sang pour la cause qui lui semblait la plus juste et la plus légitime. […] Le déferlement de violence, le déchaînement de haine qui, ce jour-là, submergea [la Palestine] et tua tant d’innocents étaient le produit de l’injustice que depuis plus de [75 ans] le système colonial avait infligée au peuple [palestinien]. L’injustice attise toujours la violence et la haine. Beaucoup de ceux qui étaient venus s’installer en [Israël], je veux vous le dire, étaient de bonne volonté et de bonne foi. Ils étaient venus pour travailler et pour construire, sans l’intention d’asservir, ni d’exploiter personne. Mais le système colonial était injuste par nature et le système colonial ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d’asservissement et d’exploitation. »
Si, en réaction aux abominables massacres perpétrés par le Hamas, une quelconque personnalité publique tenait, aujourd’hui en France, de tels propos, elle serait clouée au pilori. Jean-Luc Mélenchon et ses amis de LFI, captateurs de l’électorat arabo-musulman, et le brossant dans le sens du poil, en savent quelque chose : parce qu’ils sont accusés, avec plus qu’un semblant de raison, d’avoir renvoyé dos à dos Israël et le Hamas, ils sont voués aux gémonies par la droite, par le pouvoir macronien, et par une partie de leurs alliés (présents ou déjà anciens) du PS, du PCF et des Verts.
Mais rendons à César, ou plutôt à Sarko, ce qui est à Sarko, car c’est bien ce dernier – à savoir le président Sarkozy – qui, le 5 octobre 2007, s’exprima en ces termes. Non pas au sujet des horreurs perpétrées le 7 octobre, mais à celui des non moins abominables massacres d’Européens et de musulmans modérés perpétrés à Philippeville, en Algérie, les 20 et 21 août 1955 :
« Les pierres de Constantine se souviennent encore de cette journée terrible du 20 août 1955 où chacun fit ici couler le sang pour la cause qui lui semblait la plus juste et la plus légitime. […] Le déferlement de violence, le déchaînement de haine qui, ce jour-là, submergea Constantine et toute sa région et tua tant d’innocents étaient le produit de l’injustice que depuis plus de cent ans le système colonial avait infligée au peuple algérien. L’injustice attise toujours la violence et la haine. Beaucoup de ceux qui étaient venus s’installer en Algérie, je veux vous le dire, étaient de bonne volonté et de bonne foi. Ils étaient venus pour travailler et pour construire, sans l’intention d’asservir, ni d’exploiter personne. Mais le système colonial était injuste par nature et le système colonial ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d’asservissement et d’exploitation. »
De quoi parle-t-on ? Des massacres commis par les tueurs FLN, fanatisés par leur chef : Zighoud Youcef (1921-1956), dont le village natal porte aujourd’hui le nom, et dont la mémoire est honorée dans toute l’Algérie (boulevard à son nom à Alger, statues à sa gloire, etc.). On parle des 140 victimes innocentes d’El Halia, Européens et musulmans, hommes, femmes, enfants, vieillards : égorgés, éventrés, massacrés à coup de pelle ou pioche, violés, fracassés (notamment les bébés) contre les murs. De même à Collo, à Aïn Abid, à Saint-Charles, à Philippeville et jusqu’à Constantine. Le comble de l’horreur est probablement atteint à Aïn Abid : un bébé de cinq jours est occis sous les yeux de sa mère qu’on éventre pour y replacer la dépouille de l’enfant ! (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)
Martial GAYOU
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