Lectures Françaises

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Les caisses syndicales et les grèves de printemps

ByMichel Leblanc

Août 2, 2018

Cette année, en réponse aux velléités du gouvernement de réformer la SNCF dont, en priorité ses dettes énormes, les camarades-syndiqués cheminots appuyés « solidairement » par d’autres « travailleuses et travailleurs » des fonctions publiques et autres fonctionnaires, ont lancé des grèves « perlées » très handicapantes pour les usagers dont les entreprises. Mais finalement lucratives pour certains. Dès le début, les manques à gagner des grévistes furent évoqués. Cette fois, les syndicats, avec beaucoup moins de réticences que les autres années, finirent par reconnaître qu’ils avaient préparé et lancé des « caisses de secours solidaires » pour aider les grévistes à « tenir jusqu’au bout ». D’autres associations s’y joignirent avec jubilation. Les résultats étaient juteux. Les comptes obscurs de la Force syndicale, les uns après les autres, furent en partie divulgués. Qu’en est-il  sorti ?

L’art de trouver des fonds

Depuis avril et organisée le 23 mars, une pétition revendiquée par le sociologue Jean-Marc Salmon et ses amis, une trentaine de chercheurs, « créateurs », universitaires, seraient parvenus à remplir une cagnotte de plus d’un million d’euros (1 174 901 €). En deux mois ! Pour gérer ces dons, fut mise en place une association « Solidarité cheminots grévistes 2018 ». Le bureau de ladite association est administré par des responsables des quatre syndicats principaux de la SNCF : la CGT-Cheminots, Sud-Rail, CFDT-Cheminots, l’UNSA-Ferroviaire. À l’origine il fut prévu de remettre l’argent de cette énorme quête aux fédérations syndicales. Pour résorber les difficultés, il fallut établir des règles exposées par la CGT : être un cheminot en grève, s’inscrire sur les préavis définis par l’intersyndicale. Signalons que furent pris en compte d’autres éléments (composition de la famille, niveau de salaire…). Les demandeurs devaient remplir un dossier clair. Le démarrage fut lent ; en mai on put atteindre 4 000 dossiers traités. Toutes ces étapes débouchaient sur un remboursement de 20 euros par jour versé sur le compte bancaire du bénéficiaire. Jusqu’à l’épuisement de la cagnotte.

Plusieurs syndicats ont en effet lancé des cagnottes, ce qui explique des annonces variées. Sur le site Le Pot commun, Sud-Rail a reçu, dans un premier temps, 91 995 euros. L’UNSA-Ferroviaire annonça sur la page Leetchi 16 010 euros. Dès les premiers jours d’avril, la CGT avait organisé des cagnottes de « solidarité » dans tout le pays visant à récolter des dons « pour toutes les luttes de 2018 ». Une des raisons du succès a été donnée par le patron de la CGT. M. Martinez a fini par reconnaître que sa centrale avait mis en place une caisse depuis la loi El Khomri en 2016. Une sorte de rodage. Cette année la CGT, lors de la manifestation des cheminots, a pu brandir un chèque d’1 million d’euros comme signalé plus haut. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a dit sur RMC que sa confédération disposait déjà d’une « caisse de solidarité » de 125 millions ! Il a assuré que cet argent provenait des seuls adhérents (?). Pourtant l’on sait que les cotisations des salariés ne représentent que de 3 à 4 % des budgets syndicaux.

par Michel Leblanc

Lire la suite dans notre numéro…

 

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