Du 23 au 26 janvier, s’est déroulé le dernier « Forum économique mondial » de Davos. Comme nous l’avions annoncé dans le précédent numéro, il était consacré aux « risques environnementaux », climat et terrorisme.
Lu pour vous dans l’Echelle des Valeurs.
En théorie du moins, car en réalité, la morosité aidant, on y a surtout fustigé l’ingratitude des gens du commun. Ces gueux insensibles aux efforts des puissants tous solidaires pour leur apporter le bonheur mondialiste.
Ainsi, Emmanuel Macron, auto promoteur de son quinquennat en anglais, est ensuite passé au français pour proposer la mise en place d’un « nouveau contrat mondial », pour s’opposer à l’instauration, comme il a dit, d’une mondialisation (et non pas du mondialisme) «vers le bas».
Comprenez, mettre un peu de social, dans une allusion à Jean-Jacques Rousseau, pour éviter que les masses, « nationalistes » et « complotistes » ne l’emportent. Faute de quoi « les extrémistes gagneront dans dix ou quinze ans dans tous les pays », a-t-il insisté. Il n’est pas question d’interrompre la marche mondialiste mais d’en changer l’habillage.
John lkenberry, enseignant à l’Université de Princeton (États-Unis) l’a pourtant écrit dans un article récent « Les États-Unis et leurs alliés ont construit un ordre mondial multiforme basé sur l’ouverture économique, des institutions multilatérales, la coopération militaire et la coopération entre pays démocratiques ». Mais aujourd’hui, constate-t-il, cet ordre mondial est malade.
Il tend à se fissurer parce qu’il déçoit les peuples. Alors quoi pour le remplacer ? Une solution vieille comme le monde : les États-Nations. Les États-Nations mais tempérés par une coopération internationale. Nous savons faire mais nos actuels dirigeants ont oublié. Le Forum de Davos n’aura fait que mettre cela en évidence.
Il fallait pourtant donner à parler. Alors cette année, pour la première fois, sept femmes se partageaient la présidence du Forum avec Christine Lagarde. Bien sûr, toutes les six ont le même point de vue que la présidente du FMI en matière de politique internationale. Quand nous vous disions que l’on retouche la forme sans toucher au fond ! Lagarde a même osé une plaisanterie. « Enfin un panel qui n’est pas un manel » a-t-elle lancé un rien provocatrice, en présentant ses consœurs. Elle faisait allusion au mot « man », pour dire « homme » en anglais. « Honi soit qui mal y pense ».
l’Echelle des Valeurs n° 184 de mars 2018
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