Simone Veil, honorée dans la mort, par la mort, pour la mort. Il y a quelque chose de macabre dans l’insistance républicaine à rassembler les dépouilles de ses grands hommes – et, en l’occurrence, femmes – dans un temple sans issue, un cul-de-sac des destinées humaines.
Lu pour vous dans Correspondance Européenne.
Le Panthéon rassemble l’ensemble des « dieux » à dimension humaine, les cadavres de ceux qui ne peuvent plus rien pour eux ni pour nous. L’entrée annoncée de Simone Veil dans ce haut lieu maçonnique le 1er juillet prochain, en compagnie de son époux, Antoine, disparu en 2013, ne constituera en rien un culte aux reliques dans l’attente de la Résurrection, mais la glorification d’un absolu mortel qui colle parfaitement à notre époque.
Il se trouvera des voix pour dénoncer la panthéonisation de celle qui est entrée dans l’histoire comme l’instrument de la légalisation de l’avortement. Je les comprends. Quel symbole affreux que cette mise à l’honneur d’une femme qui a ouvert les portes au «génocide franco-français» (comme le disait Bernard Antony) : ne faut-il pas s’indigner devant cette récompense posthume, qui vient couronner une vie de célébration quasi unanime dans les sphères du pouvoir de celle qui fut à la fois une victime d’un des pires génocides de l’humanité et une pseudo-bienfaitrice de la même, prétendant venir au secours des femmes au moyen d’une loi de mort ?
Le 1er juillet 2018, Antoine et Simone Veil feront leur entrée au Panthéon
Mais en définitive, c’est plutôt une juste fin. Simone Veil au Panthéon, c’est un révélateur de malice contemporaine comme le test au papier de tournesol affiche l’acidité d’un liquide. Elle a bien mérité de la culture de mort. Nolens volens, elle a fait ce qu’il fallait pour imposer une loi qui fait essaye de faire disparaître la conscience du bien et du mal, elle l’a fait à la manière moderne, sous des airs de bienveillance qui sont en réalité la pire des tyrannies. C’est ce qu’incarnera sa présence parmi les grands révolutionnaires, aux côtés de Voltaire et de Rousseau.
A l’aune de l’éternité, quelle tristesse ! Elle recevra, sans le savoir sans doute, le culte d’un monde sans Dieu, les fastes d’une anti-religion qui s’est dressée contre Lui depuis le début, depuis la première chute qui a donné au « Prince de ce monde » une emprise sur l’homme, vaincue à quel prix !
Simone Veil viendra au Panthéon en symbole de la culture de mort
Qui, passant demain devant le Panthéon, pensera à implorer la miséricorde divine pour elle, pour son mari dont on n’a pas voulu la séparer (ce qui est heureux en ces temps de décomposition familiale) ? Il n’est jamais trop tard… Le Panthéon demeure malgré tout surmonté d’une croix, ironie de l’histoire et de la culture françaises sans doute, mais belle manière de relativiser nos stupides révoltes contre le bien voulu par Dieu pour l’homme.
Jeanne Smits
Correspondance Européenne n° article paru sur le site reinformationtv.