Argumentaire cohérent. Voilà de quoi s’assurer un potentiel de vote. Entre un maréchal Pétain, vrai promoteur de la noblesse du travail de la terre, et les électoralistes patentés de tout poil, avides d’un pouvoir qu’ils ne contrôlent pourtant pas depuis 1789 par la « démoncratie », il y a le gouffre qui sépare le vrai du faux.
Lu dans Présent :
Communiqué du FN Lactalis : l’ombre de Bruxelles
Des centaines d’éleveurs ruinés ont entamé le blocage de Lactalis, numéro un mondial de l’industrie laitière. Expliquer, comme le font bon nombre de commentateurs, que ces éleveurs sont victimes d’une conjoncture défavorable due à une crise de surproduction permet de faire oublier que leur calvaire a avant tout des causes politiques.
Le démantèlement des quotas et la libéralisation du secteur laitier, voulus par la Commission européenne et les multinationales et acceptés d’abord par le gouvernement de M. Sarkozy, puis par celui de M. Hollande, a permis à certains pays membres de l’UE d’augmenter considérablement leur production. Les débouchés tant vantés par les tenants de la dérégulation du secteur s’étant avérés totalement surestimés, les cours se sont effondrés, certains pays membres n’hésitant pas à tirer profit de la situation pour s’emparer de nouvelles parts de marché chez leurs voisins. Cette crise de surproduction, annoncée dès 2009 par les défenseurs des quotas laitiers aux premiers rangs desquels Marine Le Pen et les élus du Front national, est donc avant tout le résultat des choix politiques effectués lors des deux précédentes réformes de la PAC. Le refus de M. Hogan, commissaire européen à l’agriculture, d’admettre l’existence même de cette crise durant plus d’un an, puis la faiblesse des mesures finalement avancées aggravent encore la situation.
Côté français, il est regrettable de constater qu’une fois encore, la gauche au pouvoir, pas plus que la droite avant elle, n’a su défendre les intérêts de notre pays. Réclamé de longue date par le Front national, l’étiquetage de l’origine des produits laitiers annoncé pour le 1er janvier 2017 est bien entendu une bonne nouvelle. Après deux années dramatiques, cette décision est malheureusement bien tardive et n’aura pas l’effet attendu. Pour cela il faudrait également, comme le propose notre mouvement, mettre en place une régulation des marchés par un encadrement des volumes produits et des prix, tout en protégeant nos éleveurs des importations issues de pays aux normes inférieures aux nôtres.
Nous refusons également de laisser une poignée de multinationales – Lactalis n’étant pas la seule concernée – imposer à notre pays le modèle ultra-industriel des fermes géantes, synonyme de désastre social, territorial et environnemental, et apportons donc tout notre soutien aux éleveurs qui se mobilisent cette semaine pour dénoncer le plan social sauvage dont ils sont victimes.
Présent, jeudi 25 août 2016, n°8678