« La vie politique est comme celle d’un boxeur» Entretien avec Jean-Marie Le Pen

(Extraits)

Nous remercions Jean-Marie Le Pen d’avoir bien voulu accepté de consacrer quelques instants de son emploi du temps assez chargé pour répondre à nos questions.

Lectures Françaises : Vous nous avez récemment exprimé des propos de remerciements pour quelques articles vous concernant parus dans notre revue 1. Vous semblez donc apprécier le contenu de ce que nous publions et nous savons, par ailleurs, que vous connaissez Lectures Françaises depuis de longues an­nées. Il nous serait agréable que vous nous disiez ce que vous en pensez et, éventuellement, d’évoquer les rencontres que vous avez pu avoir avec notre fonda­teur Henry Coston.

Jean-Marie Le Pen : Je suis un fidèle lecteur de Lectures Françaises depuis de très nombreuses an­nées, ce qui prouve l’intérêt que je porte à ses articles originaux et anticonformistes. J’ai connu Henry Coston, pendant plusieurs décennies et apprécie, avec son immense culture, son indomptable courage.

L.F. : Nous n’avons pas caché les dissensions qui vous ont dernièrement opposé à votre fille Marine. Est-ce trop vous demander de nous en dire quelques mots ?

J.-M. L. P. : Pour des raisons que j’ignore et sur lesquelles je ne puis que conjec­turer, mais qui sont sans doute en relation avec ses projets électoraux présidentiels, Marine Le Pen a décidé de se séparer ostensiblement de son père.

Cela l’a conduite à me faire exclure, par un quarteron de courtisans, du Front National dont j’ai été le fondateur et le dirigeant pendant 40 ans et toujours Pré­sident d’honneur. J’ai gagné trois procès contre la direction du Front National qui ne semble même pas avoir la liberté de choisir la seule voie de l’honneur et du succès : l’unité du Front National.

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L.F. : Il nous intéresse, par ailleurs, de connaître votre sentiment sur les très bons résultats du Front National lors du récent scrutin des élections régionales, en particulier quelles en sont les raisons ?

J.-M. L. P. : Même si il est juste de reconnaître l’effort administratif considérable qu’ont exigé des élections, comme les départementales, les succès qui ont amené le Front National au premier rang des formations politiques françaises sont es­sentiellement dus à l’évolution d’une situation nationale dramatique, que le Front National avait été, d’ailleurs, pratiquement le seul à prévoir.

L.F. : Vous semblez être revenu en meilleurs termes avec Marine. Qu’en est-il ?

J.-M. L. P. : Hélas, non ! Malgré les efforts que j’ai faits pour normaliser ma re­lation, ils n’ont connu aucune amélioration sensible.

Avant mon exclusion, il n’y avait avec Marine, aucun conflit personnel ou familial.

L.F. : Pour notre part, nous éprouvons une certaine sympathie pour les prises de position de votre petite-fille, Marion. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?

J.-M. L. P. : Marion, n’étant pas membre du Bureau Exécutif, a plus de liberté de s’exprimer que d’autres.

On peut à cette occasion regretter qu’il n’y ait, au Front National, pas de place pour le débat ni au Bureau Politique, malgré les interventions courageuses, mais vaines de Bruno Gollnisch ou Marie-Christine Arnautu, ni au Comité Central de 120 membres qui n’a jamais été réuni depuis le Congrès, au mépris des statuts, et des demandes que j’ai formulées.

L.F. : On entend dire, de plus en plus, que les actuelles instances dirigeantes du Front National étudient et envisagent la possibilité de donner un autre nom à ce parti que vous avez fondé et auquel vous avez donné l’influx qui l’a propulsé, au-jourd’hui, à la place de «premier parti de France ». Quelle est votre opinion à ce sujet ?

J.-M. L. P. : L’exigence d’une rupture « totale et définitive » comme l’avait dit Florian Philippot, avec la ligne que j’incarnais va conduire à des positions suici­daires comme celle de l’abandon du titre glorieux de Front National.

Dans l’étape suivante, c’est le nom de Le Pen qu’il faudra écarter et avec lui, celle qui le porte.

Si le projet présenté, d’ailleurs par deux personnes qui ne sont pas membres du Front National, les sieurs Ménard et Collard, devait aboutir, je suggère aux conjurés le titre « Patriotes Démocrates » dont les initiales bénéficieraient sûre­ment de la bienveillance générale.

L.F. : Quelle est actuellement la place de votre proche ami Bruno Gollnisch ?

J.-M. L. P. : Bruno me fait l’honneur et l’amitié de m’accompagner dans la dis­grâce. Mais il est toujours membre du Bureau Politique du Front National et comme moi, député non inscrit au Parlement européen.

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