Face aux lobbies, le parti démocrate chrétien de Jean-Frédéric Poisson, génère la sympathie ambiante de la sphère libérale-catholique. On reconnaît bien là le vieux démon de la tentation libéralisme-catholiscisme, position condamnée depuis longtemps par l’Église (Saint Pie X dans une lettre adressée à l’épiscopat français le ). Notons au passage la totale soumission des médias et de la sphère pseudo-politique aux groupuscules d’influence de la contre-église.
Lu dans L’Action Française 2000 :
Poisson sous pression
Jean—Frédéric Poisson a suscité bien des indignations en évoquant le poids des « lobbies sionistes ». La parole est à la défense.
Après son succès télévisé lors du débat des primaires de la droite et du centre, Jean-Frédéric Poisson a suscité une importante polémique en déclarant à Nice-Matin : « La proximité:de Mme Clinton avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l’Europe et la France. » Des propos condamnés par l’ensemble de la classe politique. Le président du Parti chrétien-démocrate (PCD) a présenté des excuses le 24 octobre sur France Info : « ce n’était pas mon intention de blesser » qui que ce soit, a-t-il déclaré. Revenant sur les accusations d’antisémitisme il a rétorqué : « Quand je me bats contre le terrorisme et l’islamisme radical, je me bats aussi contre l’antisémitisme. »
Nécessaire équilibre
Il a ensuite développé sa position sur les lobbies sionistes : « la paix au Proche-Orient réclame une position équilibrée entre la sécurité d’Israël d’un côté et la dignité du peuple palestinien de l’autre côté », a-t-il expliqué, prêtant à Hillary Clinton « une volonté de ne pas tenir compte […] de ce que les Palestiniens souhaitent faire valoir ». Bien que le président du PCD ait admis qu’en France le terme « lobby sioniste » « soit connoté de manière extrêmement différente », il s’est dit très étonné de cette polémique, les lobbies faisant « partie du paysage » aux États-Unis et menant des actions officielles connues du public, comme « le lobby des armes à feu, ceux du tabac, ceux de l’énergie, de l’armement ». Deux professeurs américains de renom, John J. Mearsheimer et Stephan M. Walt, s’assumant pro-israélien, avaient publié en 2006 Le Lobby pro-israélien et la Politique étrangère américaine. Ce livre faisait état de l’influence des lobbies sur la politique américaine au Proche-Orient. Il y est fait mention principalement de l’AIPAC, l’un des lobbies américains les plus importants. Loin d’être une obscure officine, l’ American Israel Public Affairs Comnittee est à proprement parler un groupe de pression revendiquant clairement la portée de son action, (lui vise, par une collaboration bipartisane au parlement (avec les Républicains et les Démocrates) à entretenir le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël. Crée en 1951, proche du Likoud (droite dure israélienne), l’AIPAC revendique cent mille membres.
Des lobbies à foison
Mais d’autres lobbies agissent, comme le Jewish Institute for National Security Affairs, composé d’hommes politiques et de généraux, comme l’administrateur américain de l’Irak occupé, Jay Garner, et des proches de George Bush. De même, la J Street de George Soros, concurrent de l’AIPAC, se définit comme « bras politique du mouvement pour Israël et pour la paix ». Il existe aussi l’Anti Defemation League fondée par le B’nai B’rith (loge juive) en 1913, d’abord engagé contre l’antisémitisme. Dans Comprendre le pouvoir, Noam Chomsky affirme qu’elle ne mène maintenant plus qu’une lutte contre « l’opposition aux politiques d’Israël, ou plus exactement l’opposition à leur propre vision belliqueuse des politiques d’Israël ».
Jean-Frédéric Poisson a subi la voracité d’une presse à l’affût de la moindre polémique vendeuse, et celle d’hommes politiques soumis au jeu des médias qui, ignorant les réalités des États-Unis, condamnent pour se ranger du bon côté.
Abel Larue
L’Action Française 2000 n° 2942 — Du 3 au 16 novembre 2016