IVG : une harpie se rue sur les « anti »

Bien que n’étant seulement qu’un combat, contre un effet de la déchristianisation ambiante, l’anti-IVG ne cesse d’être harcelé et, ici, il est question de s’attaquer à ceux qui osent informer de ses conséquences. Madame Rossignol semble vouloir aller plus loin dans sa montée vers la gloire mais, souhaitons-lui que, comme Icare et pour sa propre  instruction, elle se brûle les ailes avant de parvenir à sanctionner la Vie un peu plus. Vieille Simone-Veille-sur-le-meurtre, de là où tu es, tu dois rager de constater la résistance encore virulente à ton intelligence corrompue…

Lu dans L’Homme Nouveau :

II y avait déjà depuis 1993 le « délit d’entrave à l’IVG ». Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des droits des femmes du gouvernement socialiste a souhaité y ajouter un « délit d’entrave numérique », amendement rejeté par le Sénat le 29 septembre. Sont visés les sites des « activistes » qui informent sur le syndrome post-avortement et défendent la vie en proposant des alternatives à l’avortement.

            Une comparaison revient souvent lorsque des mi­litantes du Planning familial parlent de l’avortement : elles disent que c’est un acte « ano­din », « comme se faire arra­cher une dent ».

            Pourtant, on n’a jamais vu le gouvernement français imposer par la loi un entretien psychologique préa­lable à cette opération. En outre, le gouvernement n’accorde au­cune importance au fait que, sur Internet, des gens puissent di­re que ce n’est pas agréable de se faire arracher une dent ou qu’il vaut mieux l’éviter si l’on peut.

1280x720-tv2En revanche, le gouvernement ne tient pas du tout à ce que l’on puisse mettre en garde contre certaines conséquences négatives de cet acte — pour­tant « anodin » — qu’est l’In­terruption Volontaire de Gros­sesse (IVG). C’est pourquoi Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, entend instituer un «délit d’entrave nu­mérique » à l’IVG et a déposé un amendement en ce sens le 27 septembre suivant, dans le cadre de la discussion du pro­jet de loi Égalité et citoyenneté. Tout a commencé le 27 janvier 1993, lorsque la loi a institué le « délit d’entrave à l’IVG » qui consiste à empêcher une IVG en perturbant l’accès aux établissements concernés, ou en exerçant des menaces sur le personnel ou les femmes venant avorter. Le délit a ensuite été élargi le 4 août 2014 aux actes d’intimidation à l’égard de femmes venues s’informer sur l’avortement dans un hôpital, ou tout autre centre d’infor­mation.

Un site qui exaspère…

Mais depuis 2013 déjà, le gou­vernement avait lancé son propre site Internet d’information pour contrer le site www.ivg.net, conçu par des militants pro-vie pour expliquer aux femmes qu’avorter n’est pas un acte anodin et qu’il peut avoir des conséquences physiques et psy­chologiques douloureuses. Très consulté et bien référencé dans les moteurs de recherche, www.ivg.net exaspère le gou­vernement. Une colère qui ne cesse de croître depuis la créa­tion de www.afterbaiz.com, un site pour les jeunes, qui traite de l’amour, de l’affectivité, de la sexualité mais également de l’avortement.

hitlerveilmaostalineEt de fait, porté par des mili­tants pro-vie, il ne présente pas l’avortement comme la seule solution à une grossesse non désirée. Ivg.net et afterbaiz.com sont deux sites où n’est pas de­mandée une seule fois l’abro­gation de la loi Veil, où jamais il n’est dit que l’avortement est un crime, deux sites qui met­tent en avant la liberté de choix… Ce serait bien insuffisant pour des moralistes chevronnés, c’est déjà beaucoup trop pour Lau­rence Rossignol. « Être hosti­le à l’IVG c’est la liberté d’opi­nion, mais tromper des jeunes filles, c’est un délit », a-t-elle déclaré le 17 septembre der­nier. La liberté d’opinion des uns s’arrête là où commence cel­le du ministre pour lequel oser proférer que l’IVG n’est pas anodin et qu’il n’est pas la seule solution pos­sible est une tromperie. L’amendement de Laurence Ros­signol vise donc à élargir le dé­lit d’entrave à l’IVG au fait de diffuser ou trans­mettre « par tout moyen, notam­ment par des moyens de com­munication au public par voie électronique ou de communica­tion au public en ligne, des al­légations, indi­cations ou présentations faus­sées et de natu­re à induire in­tentionnellement en erreur, dans un but dissua­sif, sur la nature, les caracté­ristiques ou les conséquences médicales d’une interruption vo­lontaire de grossesse ou à exer­cer des pressions psycholo­giques sur les femmes s’infor­mant sur une interruption vo­lontaire de grossesse ou sur l’entourage de ces dernières. » On attend donc que Laurence Rossignol attaque en justice l’institut de sondage Opinion Way dont une étude de 2013 révélait que 85 % des femmes déclarent avoir ressenti une souffrance au moment de l’IVG médicamenteuse, y compris une souffrance morale pour 82 % d’entre elles.

Quelle entrave ?

1218-saadFinalement, le délit d’entrave numérique, c’est tout un pro­gramme… dont la première étape consisterait à refondre le Larousse, qui définit ainsi le fait d’entraver : « Empêcher quel­qu’un d’agir, une action de se réaliser, ou constituer un obs­tacle. » Mais comment un tex­te publié sur Internet, et que per­sonne n’est forcé d’aller lire, constitue-t-il un « obstacle » à l’IVG ? Peut-être que la fem­me a si peu de volonté propre que le seul fait de lire un conseil ou une injonction la détermi­ne à agir en ce sens…

Deux questions demeurent :

  • Les personnes qui font le choix d’accoucher sous X puis de confier leur enfant à l’adop­tion sont-ils des gens faibles d’es­prit et manipulables, de mau­vais citoyens ?
  • Serait-il possible de créer un « délit d’entrave numérique à l’enfantement » pour des sites d’information sur l’IVG tels que celui du gouvernement, qui nient le syndrome post-avortement dont se plaignent pourtant de très nombreuses femmes et qui ne présentent aucune alternative à l’avortement ?

Raphaëlle Lespinas

L’Homme Nouveau N° 1623 du 8 octobre 2016

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