Un état n’a rien à redouter de plus qu’un consortium des élites dans un contexte de redécouverte de la vérité historique de ses origines. La boulette de l’ancien locataire élyséen va t’elle contribuer à rallumer les braises, presque mourantes, de la vérité historique Française depuis les fonds baptismaux de Reims et pour l’éternité ? C’est plus qu’à souhaiter, tout comme les conséquences politiques du triomphe de la vérité sur la mission divine de la France. Attention au vieux démon panthéiste cependant : la France n’a commencé à être un grand peuple que le jour où l’un de ses rois s’est fait baptiser par ordre divin.
Lu dans Ère nouvelle :
SOMMES-NOUS DES GAULOIS ?
Une polémique s’est ouverte récemment sur ce thème, à la suite d’une déclaration de Nicolas Sarkozy : « Dès que l’on devient français, nos ancêtres sont gaulois. » Ce qui lui a valu de nombreuses critiques, notamment de professeurs d’histoire qui, du haut de leur ignorance diplômée, ont cru devoir rappeler que les Français d’aujourd’hui étaient d’origines multiples.
Après avoir étudié durant une vingtaine d’années la civilisation gauloise et ses prolongements et avoir publié Alésia, un choc de civilisations (Presses de Valmy, 2004), je crois pouvoir exciper de quelque compétence en ce domaine. Je rappellerai donc que la civilisation celtique, à l’origine de la Gaule, couvrait, voici environ 2.500 ans, toute l’Europe, de Dublin à Bucarest et de Lisbonne à Odessa. Prospère et industrieuse, cette civilisation fut le théâtre d’une véritable explosion démographique, si bien qu’une partie importante des Européens sont fondés à se dire descendants des Celtes.
Il reste d’ailleurs dans la toponymie de nombreuses traces de cette réalité oubliée : le pays de Galles en Grande-Bretagne, le comté de Galloway (la route gauloise) en Écosse, la Galice en Espagne, le Portugal (qui signifie « port gaulois »), la Galicie en Ukraine et en Pologne, la Bohême en Tchéquie, dont le nom est issu de la tribu gauloise des Boïens, comme celui de Bologne en Italie ou de Boén-sur-Lignon en France, etc.
Et n’oublions pas que ce que les Romains appelaient la Gaule cisalpine (pour eux, de ce côté-ci des Alpes) couvrait toute l’Italie du Nord et la plaine du Pô : Turin, Milan, Venise, Vérone, Trévise, Parme, Modène, Ravenne sont des villes de fondation gauloise. Et lorsque des ignorants tirent argument contre l’homogénéité ethnique française des immigrations italienne, espagnole, portugaise, polonaise, ils oublient que beaucoup de ces immigrés étaient eux-mêmes, sans le savoir, des descendants de Gaulois.
Et ils étaient pour la plupart des républicains fuyant les dictatures et se trouvaient donc en affinité politique (et pourquoi pas biologique ?) avec les Gaulois-Français épris de liberté depuis toujours. Le métissage français est un mythe. Selon mes estimations, 60 à 70 % des Français d’origine non-africaine peuvent dire aujourd’hui légitimement : « Nos ancêtres les Gaulois. »
Pierre LANCE
L’Ère Nouvelle, n°27, août, sept-octobre 2016.