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Gaulois ? Crise identitaire Française

ByLectures Francaises

Oct 30, 2016

Un état n’a rien à redouter de plus qu’un consortium des élites dans un contexte de redécouverte de la vérité historique de ses origines. La boulette de l’ancien locataire élyséen va t’elle contribuer à rallumer les braises, presque mourantes, de la vérité historique Française depuis les fonds baptismaux de Reims et pour l’éternité ? C’est plus qu’à souhaiter, tout comme les conséquences politiques du triomphe de la vérité sur la mission divine de la France. Attention au vieux démon panthéiste cependant : la France n’a commencé à être un grand peuple que le jour où l’un de ses rois s’est fait baptiser par ordre divin.

Lu dans Ère nouvelle :

SOMMES-NOUS DES GAULOIS ?

Une polémique s’est ouverte récemment sur ce thème, à la suite d’une déclaration de Nicolas Sarkozy : « Dès que l’on devient français, nos ancêtres sont gaulois. » Ce qui lui a valu de nombreuses critiques, notam­ment de professeurs d’histoire qui, du haut de leur ignorance diplômée, ont cru devoir rappeler que les Français d’aujourd’hui étaient d’origines mul­tiples.

clovis-roi-des-francsAprès avoir étudié durant une vingtaine d’années la civilisation gau­loise et ses prolongements et avoir publié Alésia, un choc de civilisations (Presses de Valmy, 2004), je crois pouvoir exciper de quelque compé­tence en ce domaine. Je rappellerai donc que la civilisation celtique, à l’origine de la Gaule, couvrait, voici environ 2.500 ans, toute l’Europe, de Dublin à Bucarest et de Lisbonne à Odessa. Prospère et industrieuse, cette civilisation fut le théâtre d’une véritable explosion démographique, si bien qu’une partie importante des Européens sont fondés à se dire des­cendants des Celtes.

Il reste d’ailleurs dans la toponymie de nombreuses traces de cette réalité oubliée : le pays de Galles en Grande-Bretagne, le comté de Galloway (la route gauloi­se) en Écosse, la Galice en Espagne, le Portugal (qui signifie « port gau­lois »), la Galicie en Ukraine et en Pologne, la Bohême en Tchéquie, dont le nom est issu de la tribu gau­loise des Boïens, comme celui de Bologne en Italie ou de Boén-sur-Lignon en France, etc.

350px-siege-alesia-vercingetorix-jules-cesarEt n’oublions pas que ce que les Romains appe­laient la Gaule cisalpine (pour eux, de ce côté-ci des Alpes) couvrait toute l’Italie du Nord et la plaine du Pô : Turin, Milan, Venise, Vérone, Trévise, Parme, Modène, Ravenne sont des villes de fondation gauloise. Et lorsque des ignorants tirent argument contre l’homogénéité ethnique fran­çaise des immigrations italienne, espagnole, portugaise, polonaise, ils oublient que beaucoup de ces immi­grés étaient eux-mêmes, sans le savoir, des descendants de Gaulois.

Et ils étaient pour la plupart des répu­blicains fuyant les dictatures et se trouvaient donc en affinité politique (et pourquoi pas biologique ?) avec les Gaulois-Français épris de liberté depuis toujours. Le métissage fran­çais est un mythe. Selon mes estima­tions, 60 à 70 % des Français d’origi­ne non-africaine peuvent dire aujour­d’hui légitimement : « Nos ancêtres les Gaulois. »

Pierre LANCE

L’Ère Nouvelle, n°27, août, sept-octobre 2016.

 

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