Folace : Seuls, des êtres d’exception peuvent prétendre accéder à la politique dans une démocratie raisonnée !
Naudin : Certes, mais il faut aussi des vertus…
Folace : C’est vrai, tu as raison. Le sens du bien public, l’abnégation personnelle, le désintéressement, le courage, le sens du sacrifice et des responsabilités, comme les ont eus ceux qui nous ont gouvernés depuis 70 ans, sont essentiels. Mais est-ce suffisant ?
Naudin : Dans l’idée oui, dans la pratique, non…
Folace : Comment ça ?!
Naudin : D’abord, il faut des sous… A un million d’euros la campagne présidentielle, on a rarement ça sur son livret de caisse d’épargne, il est donc nécessaire d’obtenir des fonds et tant que tu n’es pas au pouvoir, seuls ceux qui en ont peuvent t’en avancer…
Folace : Ce qui fait qu’une fois arrivé au pouvoir, tu auras des comptes à rendre, si ce n’est des intérêts à payer…
Naudin : Il suffira alors de développer les travaux publics en faisant bâtir des ronds-points là où ils ne servent à rien, des voies ferrées ultra-rapides inutiles, imposer des âneries telles que l’éthylotest, le gilet jaune dans les voitures, ce qui au total est financé par le bon peuple qui t’a élu.
Folace : Et cela pourrait même faire baisser le nombre de chômeurs !
Naudin : Voilà donc une promesse électorale qui pourra être tenue le temps de quelques statistiques. De toute façon, si tes décisions portent à conséquence, tu pourras toujours déclarer que tu es responsable mais pas coupable. Si ça ne marche pas, c’est que tu as au sein de ton groupe d’amis, quelqu’un qui veut prendre ta place ; il faut donc envisager cela en semant fort intelligemment la zizanie chez tes subordonnés. Voilà ce qui est de la bonne politique !
Folace : Mais alors, au Front National, c’est déjà pareil, je croyais que ce n’étais pas comme l’UMPS…
Naudin : Ils étaient différents jusqu’à ce qu’ils veuillent se donner la respectabilité nécessaire pour accéder au pouvoir. Maintenant, la « Marine » doit se débarrasser de son gros Menhir, trop voyant et trop encombrant à son goût. Et comme elle n’a pas la carrure d’Obelix, elle ne peut le porter sur ses épaules. Le « Jean-Marie » n’a pu la tremper dans la potion magique de la politique politicienne pour la rendre invulnérable. En effet, il a toujours cultivé le savoir dire les « bons mauvais mots » au bon moment pour faire fuir suffisamment d’électeurs pour ne pas être élu.
Folace : Maintenant que tu le dis, lui représente bien le courage et elle, le désintéressement. Le Front National innove totalement avec cette parité à la tête du parti ! Et en plus, l’homophobie n’a plus sa place au Front National ! Ils ont tout pour réussir.
Naudin : Seulement, au final, il n’y a qu’une place…
Folace : C’est peut-être pour ça que Marine ne sera plus Le Pen !