Rappel des faits :
Condamné à deux ans de prison avec sursis pour avoir abrégé la vie de Madame Iramino, le bon docteur Bonnemaison a tenté de mettre fin à ses jours, le 31 octobre. Dans la forêt des Landes, il a voulu mourir dans sa voiture après avoir ingéré des médicaments et détourné vers l’habitacle les gaz d’échappement du moteur, renonçant ainsi aux méthodes qu’il aurait employées à sept reprises sur des patients soignés au centre hospitalier de Bayonne.
Commentaire :
Il est intéressant de recueillir, à propos de ces affaires, les états d’âme de la bien-pensance journalistique (entre autres L’Obs) et celle de certains médecins belges, fiers de leurs compétences d’euthana(z)istes, qui pratiquent, depuis plus de dix ans maintenant, la mort programmée des autres. Que pensent tous ces braves gens ? Ils trouvent inique la condamnation du bon docteur, estimant que celui-ci n’a été guidé que par le désir de bien faire et de soulager des êtres humains d’une vie qui devenait trop difficile à supporter. Probablement très ému, désorienté et perturbé, le bon docteur Bonnemaison, en voulant mourir, n’a fait qu’exprimer par là un syndrome dépressif vrai, mû par un désir de se retirer de la communauté sociale que nous formons. Alors, nous vient à l’esprit cette question : fallait-il euthanasier le bon docteur plutôt que de le réanimer ? Il avait, en effet, exprimé clairement, par écrit et en acte, son désir de mourir. Pourquoi donc dépenser tant d’argent en frais médicaux ? On aurait pu consacrer ces sommes à des tâches bien plus utiles, telles l’accueil des migrants et les soins dont ils auront besoin, ou bien l’amélioration de la prise en charge dans les maisons d’accueil des vieillards dépendants. Tout cela nous paraît bien paradoxal… D’un côté, les intelligents « thanatophiles » qui veulent faire mourir malgré eux des gens certes âgés, malades et qui finiront bien par mourir un jour et, de l’autre côté, les mêmes « thanatophiles » choqués par le geste de cet individu qu’ils veulent contraindre à vivre malgré lui.
Il est vrai qu’il leur sera plus utile restant en vie, surtout si on l’autorise de nouveau à pratiquer la médecine.
La légalisation de l’euthanasie, quelles qu’en soient les premières limites qu’on y mettra, reviendra, à terme, à supprimer aux médecins l’obligation qui fut la leur, depuis toujours, de maintenir le patient en vie le plus longtemps possible en lui évitant, bien évidemment, de souffrir. Cela fera de certains médecins des « exécuteurs » d’une sentence de mort qui, même si elle a été prise de façon collégiale, ne leur supprimera pas, à titre personnel, la responsabilité morale qu’ils auront endossée par ces actes.
Il paraît que la désertification médicale gagne les campagnes… Avec de tels médecins et de telles pratiques, le problème sera vite résolu. Moins de patients, moins besoin de médecins. Voyons aussi l’effet bénéfique : moins de patients, moins de retraites à payer et moins de frais médicaux. La survie de l’assurance maladie en passerait-elle par là ?
On pourrait imaginer aussi que nos hommes politiques puissent bénéficier à titre personnel d’un régime spécifique dans lequel de tels « médecins » pourraient devenir leurs médecins référents…