On ne présente plus le Chœur Montjoie Saint Denis aux plus anciens adhérents et sympathisants de Civitas. Ce chœur poursuit son œuvre du chant choral vivant depuis plusieurs décennies. Que ce modeste entretien contribue à ce que la jeunesse puise dans le répertoire qui fait notre identité catholique et française !
Lu pour vous dans Civitas.
Civitas : Jacques Arnould, vous venez d’éditer le tome II des Chants traditionnels des parachutistes, plus de trente ans après le tome I. Comment expliquez-vous la longévité de votre groupe, le Chœur Montjoie Saint Denis?
JA : Dans les années 1980, des païens, certainement gênés par notre identité chrétienne et notre prosélytisme, créèrent une chorale afin de contrebalancer l’influence du Chœur Montjoie. J’en fus, à l’époque, tenu au courant par une camarade de résistance au communisme qui en faisait partie. Ils prirent même des cours de chant auprès de professionnels, ce qui ne fut jamais notre cas, ayant toujours chanté « avec nos tripes ».
En fait, leur chorale était mixte et sans dévotion mariale. Notre prière du psaume 119 «Domine, libera animam meam a labiis iniquis » (Seigneur, sauve moi des lèvres fausses) que nous prenons dans le sens des fausses notes autant que dans celui des paroles injustes, notre prière a dû être exaucée, par exemple sur les chemins de Notre Dame de Chartres comme tant d’autres prières. De plus, ces païens n’avaient pas de popotier ! Le résultat de ces conjonctions fit que leur affaire fut pliée en moins d’un an, avant tout enregistrement. Ils se séparèrent sur un échec. Quant à nous, mettant un pas devant l’autre, nous avons poursuivi notre action de grâce ; car notre répertoire est avant tout une action de grâce pour les générations passées et la Gesta Dei per Francos. Notre identité la plus profonde est notre baptême.
Cette réalité spirituelle, sur le plan personnel et national est une alliance avec le Tout-Puissant. Dieu y est fidèle, même quand nous nous en détournons. Nous n’en parlons pas mais très humblement notre clan vit cela et les lecteurs de Civitas vivent la même réalité qui explique leur ténacité joyeuse, fruit de leur baptême et de leurs missions diverses de service. Nul doute que la richesse humaine des premiers membres, leurs capacités militantes déjà éprouvées à se donner à fond et longtemps, a été un atout décisif pour le Chœur et sa longévité. Sans pouvoir citer tous les choristes du premier disque, le chant d’Europe, et ceux qui nous rejoignirent par la suite, je n’en évoquerai que quelques uns dont les noms diront quelque chose aux plus anciens qui nous lisent : les frères Le Morvan, Rémi Fontaine, Francis Bergeron, Yves Brunaud, Bernard Cambournac, D. Cazalot, M. Labasor furent ces hommes qui bâtirent nos fondations et dont la vie entière a prouvé leur ténacité.
Si Dieu le veut, je pérégrinerai à la Pentecôte prochaine pour la 35ème fois avec le chapitre des Martyrs de Septembre. Là se trouve l’origine de notre longévité. Notre espérance particulière au Chœur est que nos chants puissent modestement contribuer à la formation de saints et de héros.
La transmission de la mémoire des générations passées par ces centaines de chants enregistrés au cours de ces 36 années, cette transmission répond à la vocation du Chœur Montjoie St Denis, le reste est donné par surcroît.
Civitas : Votre répertoire est une action de grâce, mais vous l’avez enrichi d’une soixantaine de vos compositions. Pourriez-vous nous dire quelles furent vos motivations d’auteur ?
JA : Au début, les premières compositions le furent pour faire connaître nos combats pour l’honneur en Russie et au Liban et faire partager cette idée que la vocation de la France n’est pas abandonnée par le simple reniement de la majorité et des prétendues élites. Dieu, notre véritable ami, peut apprécier les engagements et peut-être les faire fructifier. Se souvient-on que le général syrien Naaman n’eut qu’à aller se baigner dans le Jourdain pour obtenir ce qu’il demandait ?
Peu de chants exprimaient l’espérance par Notre Dame de Fatima… ou notre baptême par Clovis ; nous avons chanté « Vierge des Francs » lors des 9 pèlerinages de Reims pour préparation du 15ème centenaire de la France chrétienne.
Ces compositions chantent des figures de cette cohorte immense des combattants de la liberté, les Vendéens, les Croisés, les Chouans, les dissidents d’URSS, le père Jerzy, les déportés du goulag, des camps allemands ou Viêt Minh, les Harkis, les héros de l’Algérie française, l’Europe de Saint Benoît, Jeanne-Marie et Anne-Lorraine, les résistants libanais, les Ukrainiens victimes du Holodomor, les soldats français de Rocroy et de Cholet, les martyrs de Septembre 1792. Comme l’écrit le général Bruno Dary dans la préface de notre dernier disque «je tiens à vous dire ma joie de constater que notre patrimoine de chants (parachutistes) est bien vivant ! Sept d’entre eux évoquent les OPEX des cinquante dernières années et c’est une bien belle image de la Tradition en marche».
Enfin, la mise en musique de tel ou tel passage de l’écriture sainte, afin de pouvoir les chanter en marche et les méditer (Béatitudes, plusieurs « Je vous salue Marie », Et si quelqu’un scandalisait l’un de ces petits qui croient en moi, Le plus grand amour, ô Bon Jésus de l’ange de Fatima, le psaume 90, Adoratur, etc…) constitue la partie sacrée de ces compositions.
Civitas : Quels sont maintenant vos projets ?
JA : La promotion, par le chant choral des valeurs qui firent la France et la chrétienté est plus que jamais nécessaire… et insuffisante.
Nous pèlerinerons et chanterons là où on nous appelle pour des rendez-vous sérieux. Par exemple, le 4 mars à 16h15, à Notre-Dame de Paris pour le 300ème rosaire pour la vie du premier samedi du mois lancé il y a 25 ans par le docteur Christian-Michel Doublier Villette + (Chapelle St Georges à droite de celle du St Sacrement derrière le Grand Autel). Nous chanterons au cimetière de Bourg-la-Reine, le dimanche 12 mars, à 15 heures. La veille, nous animerons une veillée à Dijon.
Le 2 avril, nous péregrinerons avec le R.P. Argouar’ch pour la béatification des enfants martyrs des Lucs sur Boulogne. Rendez-vous à 9 heures sur le parking du château de la Chabotterie, messe vers 12h à la chapelle des petits Lucs, repas tiré du sac. Nous préparons aussi la veillée de Choisel, la vigile de la Pentecôte et les centenaires de Fatima, de la Révolution russe et du 11 novembre 1918.
Nous continuerons à honorer nos rendez-vous habituels notamment celui de premiers mercredis du mois à la Mère Agitée et au défilé de Ste Jeanne d’Arc, le deuxième dimanche de mai. Et nous nous retrouverons sur le pavé parisien avec nos amis de Civitas.
Montjoie Saint Denis !
Civitas n°63 de mars 2017.