Éditorial, septembre 2019 : Dreyfus : un « souvenir » qui plane sur nos armées
Décidément, Emmanuel Macron, dans le courant de l’été, s’est ingénié à se placer au premier rang des « feux de la rampe » médiatique : réception de Vladimir Poutine au fort de Brégançon (pour compenser l’absence de ce dernier au G7, interdit d’y participer ?), puis grand ordonnateur de ce « fameux » G7, à Biarritz, pour seulement deux journées dont la préparation et le déroulement de ces « rencontres au sommet » ont perturbé pendant des semaines la vie habituelle de cette station touristique du Pays basque (transformée en camp retranché, avec la présence de plus de 13 000 représentants des forces de l’ordre, visiteurs refoulés, contrôlés, surveillés comme de dangereux délinquants, commerces plus ou moins fermés et sérieusement désorganisés, avec une perte importante de chiffre d’affaires, pendant la période de l’année la plus faste pour eux…).
En un mot, Macron a affiché l’image de Jupiter dans toute sa splendeur. Ajoutons à cela sa volonté totalement irréaliste d’imposer la réalisation des travaux de restauration de Notre-Dame de Paris en un temps qui suffirait à peine pour bâtir une « barre d’immeubles » ! L’orgueil dans sa pire acception, la vanité de paraître comme le seul et unique « décideur » de cette immense entreprise, la prétention d’utiliser ce désastre comme le prétexte pour assouvir sa diabolique ambition. Auprès de l’inénarrable Anne Hidalgo, il veut imposer d’en faire la vitrine pour exalter le visage mondialiste de la France lors des Jeux olympiques en 2024 (cf. notre réflexion, pp. 5 à 7). Pitoyable individu qui se prendrait presque pour Dieu…
Mais il est si petit, si piètre qu’il ne soutient pas la comparaison avec Vincent Lambert, sacrifié (avec l’assentiment ou la complaisance de Macron) sur l’autel du « droit de mourir dans la dignité ». Mais qui peut donc, à un être humain, imposer une telle ineptie ? « Sur cette toile pitoyable (dit Élise Humbert dans son splendide article, « On nous a volé la mort de Vincent », pp. 35 à 42) l’allégorie de la mort prend les traits de sicaires froids et déterminés qui, sans un recul d’horreur se penchent sur des êtres souffrants et sans défense, dont la muette supplication n’arrête pas le bras ». Macron n’est-il pas un de ces sicaires ?
À ce propos, Élise Humbert reproduit en exergue de son émouvante étude, un texte de dom Guéranger concernant « l’entreprise d’une laïcisation inepte et odieuse, qui sacrifie jusqu’au bien-être des corps à la rage de perdre les âmes des malheureux livrés aux soins d’une philanthropie de l’enfer ».
À méditer…
Jérôme SEGUIN