« Comme une journée bien remplie nous donne un bon sommeil, une vie bien vécue nous mène à une mort paisible. » Cette maxime de Léonard de Vinci ne saurait trouver d’écho plus juste que ce nouveau deuil qui nous touche aujourd’hui. Après notre ami Henri Servien c’est Étienne Couvert qui vient d’être rappelé auprès du Père, le Samedi Saint, 30 mars, à l’âge de 97 ans. Une vie bien vécue et bien remplie lui a valu cette mort paisible, lui qui aura consacré sa vie à la Vérité et aux idées contrerévolutionnaires qu’il a nourries et fortifiées à la Cité catholique et à ses fameux congrès de Lausanne. Né en 1927 à Lyon, au sein d’une famille d’artistes dont le nom constelle les voûtes de nombreuses églises (c’est parmi les œuvres de son grand-père qu’Étienne Couvert choisit les illustrations des couvertures de ses ouvrages), il fut très vite l’ami intime de Jean Vaquié avec qui il fonda la Société Augustin Barruel. Il devint rapidement ce grand spécialiste de la gnose que nous connaissons tous et chargea notre maison d’édition de publier ses nombreux travaux, bouclier indispensable contre l’influence toujours plus sournoise de ce grand courant antichrétien. Il n’hésitait pas à traverser la France chaque année pour les présenter à nos amis les plus fidèles lors des Journées Chouannes. Ce combat primordial, avec tous les remous qu’il a pu provoquer injustement dans nos milieux, ne doit cependant pas faire oublier l’homme sympathique et cultivé que fut Étienne Couvert, l’exemple même de l’honnête homme du XXe siècle. Nous en esquissons quelques grands traits qui seront détaillés dans un dossier d’hommage plus important d’un prochain numéro de Lectures Françaises : littérature qu’il a enseignée pendant toute sa carrière à Lyon ; musique : il était l’organiste attitré de la paroisse Sainte-Croix, puis de celle de la sainte Trinité ; éducation : outre ses huit enfants, dix-sept petits enfants, vingt-six arrière-petits-enfants, il a organisé de très nombreuses colonies de vacances en tant que moniteur et directeur, il a perpétué le scoutisme traditionnel dans sa région, etc. Voici un bel exemple de militantisme, d’abnégation, de courage, de fidélité qu’il nous faut suivre, bien certains que, immergé maintenant dans la Lumière, il travaille encore avec ardeur au triomphe de nos idées.
Ses obsèques religieuses ont été célébrées à l’église Saint-Georges à Lyon par l’abbé Spriet, en présence d’une nombreuse assistance.
François-Xavier d’Hautefeuille se joint à moi pour renouveler à ses nombreux enfants et petits-enfants nos plus sincères condoléances.
Mickaël SAVIGNY
La lecture de cet éditorial extrait du numéro 805 (mai 2024) de Lectures Françaises vous est offerte en intégralité. Pour découvrir le sommaire du numéro et le commander, c’est ICI !