Éditorial, juillet-août 2017 : L’abstention, premier parti de France !

Éditorial, juillet-août 2017 : L’abstention, premier parti de France !

Notre collaborateur Olivier Destouches établit, en tête de ce numéro (pages 7 à 12), le constat et le bilan des élections législatives qui viennent de clôturer neuf mois (depuis le début des campagnes pour les « primaires », en octobre 2016) de joutes au long desquelles les combattants se sont affrontés sans merci. Il lui a donné comme sous-titre : L’abstention, premier parti de France.

Ah ! Cette « fameuse » vague d’abstention qui fait, maintenant, couler tant d’encre et suscite tant de vaines paroles et commentaires, souvent très convenus et sans grand discernement. Nous lui avons consacré un dossier (pages 17 à 25) destiné à tenter de faire comprendre que cette attitude, loin d’être une démission, est, bien au contraire, un acte électoral qui doit devenir une force politique destinée à redonner du sens au vote en réformant de fond en comble le système représentatif. Mais il est fort improbable que ces messieurs des hautes sphères gouvernementales, l’entendent, le reconnaissent et l’appliquent.

Il faut pourtant se rendre à l’évidence : la situation politique dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui n’est pas très reluisante et il ne s’agit pas d’en faire retomber la responsabilité sur le dos des électeurs qui ne se sont pas « mobilisés » comme ces beaux messieurs l’auraient souhaité. Il faut le dire et le clamer sans cesse : tout ceci est uniquement « la faute à » l’ensemble du personnel politique (de tous bords confondus) qui nous ont servi un spectacle lamentable de reniements, retournements de vestes, manquements aux engagements pris, déloyautés, lâchetés et autres félonies (biens aidés et soutenus en cela par les media qui y ont pris une part belle en colportant à qui mieux mieux les différentes scènes de ce minable scénario).

Et il est bien pitoyable de voir tous ces nouveaux prébendiers faire allégeance au nouveau « grand maître » de la Ve République, alors que, comme l’exprime Olivier Destouches, « Macron, passé maître dans l’art de la communication, a réussi une remarquable arnaque qui consiste à faire croire aux Français qu’ils ont voté pour un changement profond, une recomposition politique alors qu’on prend les mêmes, ou des semblables, pour faire la même politique avec plus d’habileté et un décorum gaullien ».

Rappelons tout de même que Macron a rassemblé, sous la bannière LREM (La République En Marche !), un conglomérat hétéroclite qui a obtenu les suffrages de seulement 16,5 % des électeurs inscrits, lui offrant 306 députés [1]. Sous cette apparence ou ce faux-semblant de succès, se trouve « la remarquable arnaque » !

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« L’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est pas d’ailleurs, en son pouvoir de te donner » (Octave Mirbeau, cf. p. 21).

Jérôme SEGUIN

[1] – En ajoutant les « alliés » ou « apparentés » (tel le MoDem) le nombre approche 370 !

 

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