Éditorial, avril 2017 : Une enquête sur la démocratie moderne
L’échéance est imminente. Dans quelques semaines, le sort en sera jeté : quel va être le vainqueur de cette suite de joutes qui se déroulent sous nos yeux à fleurets plus ou moins mouchetés ?
Nous nous permettons simplement de souligner qu’à écouter les déclarations des uns et des autres, peu leur importent les graves difficultés qui inquiètent la plupart de nos concitoyens : chômage, insécurité, immigration, pression fiscale de plus en plus lourde, tracasseries administratives de toutes natures… Ils n’ont que faire de la préservation de l’identité et du particularisme spécifiquement français. Deux seules priorités les concernent : la sauvegarde de la démocratie et faire à tout prix barrage au Front national ! Ce n’est pas avec un tel programme politique que l’on peut prétendre gouverner notre pays pendant cinq ans !
Pour ce qui concerne la démocratie et le sacro-saint suffrage universel, nous attirons votre attention sur l’entretien que nous a accordé Maxence Hecquard qui figure en tête de ce numéro dans lequel nous relevons ce passage : « Chacun d’entre nous sait bien que ce système n’est qu’un vaste mensonge. Ce sont toujours les mêmes qui dirigent et qui manipulent l’opinion. Que signifie donc cette souveraineté populaire ? […] Les politiques ne prennent pas le mal à la racine. Ils veulent juste le pouvoir. Nous ne sommes pas au bout de nos peines ».
Pour illustrer cette impéritie des dirigeants politiques, lisez ensuite le triste tableau que Jean-Baptiste Geffroy a brossé de la politique familiale et cela fait des décennies que cela se prolonge : « Ce dernier demi-siècle a été pour la famille, un véritable chemin de croix. Elle est aujourd’hui plus que jamais gravement menacée dans son existence même (au terme d’une suite ininterrompue) de réformes dévastatrices sur le mariage, le divorce, l’autorité parentale, la filiation, les successions ». Comment a-t-il été possible de parvenir à un tel désastre, sinon par l’accumulation de mesures contre nature prises par les gouvernants, tant de « gauche » que de « droite », depuis tant et tant d’années ?
Hélas, il n’y a aucune raison pour que les différents concurrents aujourd’hui en lice, modifient leurs lignes de conduite, puisque nous ne sommes pas dupes, nous savons où se trouvent les sources d’inspiration des uns comme des autres pour faire voter et appliquer des lois similaires à celles dont nous déplorons aujourd’hui les funestes conséquences qui mettent à bas un édifice qui ne menace même plus ruines puisqu’il est déjà pratiquement réduit à un amas de gravats !
Jérôme SEGUIN