Collard donne la France aux Juifs !

Surprenante déclaration pro-juive s’il en est, de la part d’un député soutenu par le FN. L’incohérence est frappante en tout cas. S’agit-il d’une déclaration opportuniste immédiate, d’un lapsus ou d’une déformation due au système républicain anti-France par nature ?

Lu dans Rivarol :

« La France aux Français, c’est la France aux juifs »

Aveu ou lapsus de Gilbert Collard

Le 09 février sur France Inter, Gilbert Collard, commentant sa ren­contre (en compagnie de Louis Aliot) avec la Confédération des juifs de France et des amis d’Israël, déclara « On ne peut pas défendre la France si on ne défend pas les juifs. Et je considère que quand Marine dit « La France aux Français », c’est la France aux juifs ! »

Voilà une déclaration qui paraîtrait bien cu­rieuse si elle était isolée… En effet, l’ancien ministre de l’intérieur Manuel Valls déclara en mars 2014, lors d’un rassemblement organisé par le CRIF (Conseil Représentatif des Ins­titutions Juives de France) que « les juifs de France sont des Français à l’avant-garde de la République et de nos valeurs » ; deux an­nées auparavant, en mai 2012, lors d’un dîner régional du CRIF, le même Manuel Valls affir­ma que : « le judaïsme français est en symbiose avec la République ».

Dans la même série, l’on peut citer le journa­liste et polémiste Eric Zemmour qui a fait, lors d’une émission sur Radio Courtoisie en 2011, un parallèle élogieux entre Israël (et son ar­mée) et les années révolutionnaires françaises de 1792.

D’aucuns pourraient penser, dans les cas de Gilbert Collard et de Manuel Valls, qu’il s’agit là de simples paroles sans fondement, bros­sant les juifs dans le sens du poil ; puisque l’on s’imagine généralement que la République est neutre, qu’elle ne reconnaît aucune commu­nauté et que par conséquent, il n’existe, dans le régime issu de la Révolution de 1789, pas de hiérarchie communautaire.

Mais Gilbert Collard et Manuel Valls ont au contraire parfaitement compris — ou plutôt ap­pris dans les Loges ? — l’essence de la Répu­blique et son lien organique avec le judaïsme.

LA RÉVOLUTION DE 1789 ET LE JUDAÏSME

Lorsque l’on se penche sérieusement sur la Révolution de 1789 et que l’on s’aventure dans les zones obscures de son histoire, l’on découvre la marque discrète du judaïsme, une marque qui a échappé à l’attention de l’écra­sante majorité des historiens.

C’est ce qu’a perçu le grand reporter du jour­nal The Times, Douglas Reed (1895-1976), qui écrivit à ce propos : « Ce qui est certain, c’est que la Révolution française, alors qu’elle était en train de se tramer, était supposée mettre en avant « les droits de l’homme » (ce qui, on le suppose, signifiait tous les hommes, de ma­nière égale), mais quand elle commença, « la question juive » se manifesta immédiatement, comme par magie. L’un des premiers actes de la Révolution (1791) fut l’émancipation totale des juifs (tout comme la loi contre « l’antisémi­tisme » fut l’un des premiers actes de la Révo­lution russe). »

Le penseur et révolutionnaire Anacharsis Cloots (1755-1794), député de l’Oise à la Convention — d’origine prussienne mais qui fut proclamé citoyen français par l’Assemblée nationale législative le 26 août 1792 — écri­vit dans son fameux ouvrage La République universelle (1792) que « Nous (les Révolu­tionnaires) trouverons encore de puissants auxiliaires, de fervents apôtres dans les tribus judaïques, qui regardent la France comme une seconde Palestine. Nos concitoyens circoncis nous bénissent dans toutes les synagogues de la captivité. Le juif, avili dans le reste du monde, est devenu citoyen français, citoyen du monde, par nos décrets philosophiques. Cette fraternisation alarme beaucoup les princes allemands ; d’autant plus que la guerre ne saurait ni commencer ni durer en Allemagne, sans l’activi­té, l’intelligence, l’économie et le numéraire des juifs. Les magasins, les munitions de toute espèce sont fournis par les capitalistes hébreux, et tous les agents subalternes de l’approvisionnement militaire sont de la même nation. Il ne faudra que s’entendre avec nos frères les rabbins, pour produire des effets étonnants, miraculeux. J’ai reçu à cet égard des réponses infiniment sa­tisfaisantes de mes commettants du Nord. La cause des tyrans est tellement désespérée, que les aliments les plus sains se changent pour eux en poison subtil. On accusa les juifs, dans les siècles de ténèbres, d’empoisonner les sources ou les puits ; et voici que dans notre siècle lu­mineux, les juifs, en fournissant viandes pures, aideront l’humanité à exterminer la tyran­nie. »

Parmi les juifs qui participeront à l’expor­tation en Europe de la Révolution, il y a le commandant de l’artillerie hollandaise dans l’année de Napoléon, le lieutenant-général Georges Alexandre Matuszewitz (1755-1819), qui était le fils d’un lettré de Kopyczynce, un des piliers de la secte frankiste et confident de Jacob Frank. Le témoignage édifiant d’Anacharsis Cloots sur l’apport matériel des juifs à l’expansion de la Révolution complète les travaux récents sur l’influence idéologique, religieuse même, qu’a exercé le judaïsme, via sa kabbale, sur la Répu­blique française.

En effet, le spécialiste de l’histoire religieuse de la République, Vincent Peillon (lui-même de confession juive), explique que, « avec la Révolution, la Providence a fait sa part de l’œuvre, et c’est du côté humain qu’elle n’est pas encore accomplie. » Et il affirme que « ce thème du concours de l’homme à la création de Dieu fait jonction entre la kabbale juive, l’illuminisme et les philosophies de l’histoire républicaine… », et il ajoute « dès lors que, fondamentalement, l’admirable hérésie pro­testante conduit, comme la kabbale ou l’illumi­nisme, à considérer que l’action de Dieu exige d’être continuée par l’action de l’homme, que la créature est elle-même créatrice, que la ré­vélation est devant nous, nous nous trouvons face à une anthropologie républicaine qui re­pose sur une disposition onto-théologico-politique spécifique. »

Il faut revenir aux débuts de la Révolution de 1789 pour saisir l’influence juive kabba­liste sur la République. Tandis que, comme l’explique Cloots, des juifs soutiennent l’ef­fort de guerre révolutionnaire, d’autres juifs travailleront à influencer idéologiquement la Révolution. Le plus important et le plus influent d’entre eux est sans aucun doute le petit-cousin de Jacob Frank. Il s’agit de Moses Dobruschka, alias Franz Thomas von Schönfeld, alias Junius Freyi (1753-1794). Lors qu’éclata la Révolution française, il se rendit à Strasbourg (en 1792) et devint un membre activiste influent au sein du club directeur de la Révolution, le Club des Jaco­bins. Et ce, en demeurant toujours en relation avec son groupe frankiste, le bruit ayant d’ail­leurs couru qu’il devait prendre la direction de la secte après la mort de Frank. La principale contribu­tion de Junius Frey à la Révolu­tion française fut littéraire et phi­losophique. Bien installé dans les milieux révolutionnaires français, occupant une place importante au Club des Jacobins, Junius Frey ré­dige un livre dans lequel il théorise les fondements théologiques (en fait kabbalis­tiques) de la démocratie et de la République. L’ouvrage a pour titre Philosophie sociale dédiée au peuple français (1793). Commen­tant ce livre, le grand historien du judaïsme et spécialiste de la kabbale, Gershom Scholem, explique que « cet ouvrage est animé, dans les passages relatifs à la religion, par un radi­calisme éclairé qui, aux yeux des frankistes, ne contredit nullement la mystique ésotérique, mais au contraire la complète » ».

Les révolutionnaires et les républicains ont, dès le lendemain de la Révolution, eu pour am­bition d’établir une religion pour sous-tendre et faire vivre leur régime ; et c’est ce qu’on lit dès l’introduction du livre de Junius Frey ; il écrit : « Chaque gouvernement est une espèce de religion, qui a sa théologie, le système de la démocratie ou de la liberté a la sienne. ..» Junius Frey présente ensuite les bases de cette religion de la République, d’essence kabbalis­tique, que l’on retrouvera chez les théoriciens républicains du XIXe siècle.

Cette pénétration de la kabbale dans la Ré­volution et la République est clairement af­firmée par Gershom Scholem lorsqu’il écrit que :« cette tentative d’union des idées de la Révolution française et des idées messianiques a eu un succès extraordinaire. Nous avons per­du de vue en général l’attrait qu’elle a exercé sur les esprits et aussi ce qu’avait d’insolite à l’origine ce projet visant à identifier ces deux courants d’idées et à interpréter le messia­nisme des livres prophétiques et de la tradition juive d’après l’idéal de la philosophie nouvelle du XVIIIe siècle… Nous serons stupéfaits de constater que les racines de cette idée doivent être cherchées précisément dans la Kabbale ».

La République est donc bien organiquement liée au judaïsme et par suite aux juifs ainsi qu’à leurs aspirations messianiques. Le lobby judéo-sioniste ne perdra par conséquent son emprise sur la France que lorsque le régime républicain s’effondrera.

Jean TERRIEN.

Rivarol, n°3270, 16 février 2017

 

 

 

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