Blanc de Saint-Bonnet : la Restauration française doit être spirituelle

Blanc de Saint-Bonnet la Restauration française doit être spirituelle

« Il n’y aura plus d’autre aristocratie que la Sainteté [1]. »

Antoine Blanc de Saint-Bonnet

Les inconditionnels de la République « célébraient » l’année dernière la Commune de Paris, qui continue d’être, pour certains d’entre eux, une importante source d’inspiration, – un modèle. Au mépris de la vérité historique et du simple bon sens, ils font entrer dans une légende fantasmée les ivrognes les plus terrifiants.

Un quart de siècle avant ce sanglant épisode communard, un premier accès de rougeur se fit jour : la révolution de 1848, portant au pinacle de l’État des relents de socialisme, pour la première fois depuis la Révolution française. Les utopies drainées par les républicains d’alors ne furent guère longues à aboutir au chaos et à la banqueroute ; fort heureusement pour la France, une population éminemment rurale et une bourgeoisie « conservatrice » (mais ce serait plus tard pour le pire) reprirent rapidement les rênes du pouvoir.

C’est cette révolution de 1848, finalement peu connue des Français, qui motiva Antoine Blanc de Saint-Bonnet, penseur royaliste et catholique, à écrire son chef-d’œuvre de La Restauration française, publié pour la première fois en 1851, avant de l’être à nouveau, avec une préface inédite de l’éditeur, en 1871.

En 1848-1849 déjà, les idées socialistes avaient fait leur chemin. Avec elles ou à côté d’elles, le rationalisme hérité des prétendues « Lumières » suivait son cours. Le naturalisme et le positivisme s’enracinaient. Les articles pseudo-scientifiques et les essais spécialisés étaient légion dans tous les domaines. En plein essor de la « civilisation » industrielle, on souhaitait traiter tous les sujets avec un esprit « scientifique », c’est-à-dire techniciste et horizontal. C’était la conséquence du matérialisme inhérent au socialisme montant en puissance : les problèmes matériels, dont beaucoup étaient relatifs, exigeaient des réponses matérielles ; tandis que les déficiences morales abondamment traitées s’attiraient elles aussi – hors les milieux résolument catholiques – des solutions généralement matérielles…

Antoine Blanc de Saint-Bonnet vint jeter La Restauration française sur ce jeu de quilles. Non, ce n’est pas le primat de la matière qui redressera la situation. Sans gnosticisme ni manichéisme, mais en bon chrétien, il rappelle la primauté du spirituel. La France ne se relèvera que par la religion, la vraie religion, par définition unique, seule apte à restaurer ses bonnes mœurs et sa sainteté. Ce qu’il écrivait en 1849 est encore valable aujourd’hui, à la différence près que l’abîme s’est creusé et que la profondeur à combler est d’autant plus importante.

Écoutons-le plutôt, dans sa section pourtant dédiée au « Capital » (c’est le livre Ier), le capital suprême étant le capital moral :

« Le mal est dans les âmes. D’ailleurs, toute question n’est que là. S’il ne fallait que raisonner, depuis longtemps le genre humain serait guéri. Jamais l’homme n’a tort que parce qu’il se donne raison. C’est l’orgueil qu’il faut briser avant le reste. Le siècle dernier plaçait l’origine des maux dans l’ignorance. Il avait ses raisons pour ne pas dire dans la vertu. Ce n’est pas l’erreur qui forme la racine, mais bien le mal. Avis à ceux qui veulent réformer ! » (p. 141).

Cet impératif préside aux moyens que nous devons nous donner pour restaurer la société française, et par contraste ceux qu’il convient d’éviter pour ne pas entrer dans le jeu de l’Ennemi… (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)

Philippe de LACVIVIER

 

[1] – Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Restauration française, rééd. Larroque-Engalin, Éditions du Drapeau blanc, « Collection de la Légitimité », 2022, p. 298. C’est l’édition que nous citerons partout ensuite.

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