La ZAD de Notre-Dame des Landes est la plus célèbre. Elle vient de remporter une victoire déshonorante pour notre pays, conséquence de la faiblesse de nos politiques, prolongement de plusieurs dizaines d’années de gouvernances laxistes qui permet à la brutalité de l’emporter sur ce qui avait été jugé et voté comme répondant à l’intérêt public. Le respect de la loi bafoué, le respect du vote populaire bafoué, l’État bafoué. L’anarchie gagne du terrain !
Lu pour vous dans Les 4 vérités Hebdo.
Ce sont finalement des gauchistes-anarchistes-marginaux, émanations de courants ultra-minoritaires qui ne veulent plus d’État, qui ont triomphé. Démonstration vient aussi de nous être faite du centralisme abusif du pouvoir :
1) face aux 179 décisions judiciaires favorables au projet,
2) face au vote des populations concernées par celui-ci.
On peut donc comprendre la colère et l’indignation de la Présidente des Pays de la Loire quand elle dit que « le gouvernement vient de céder à des minorités ultra-violentes ».
Et, en face, un Premier ministre qui avoue de façon lamentable, pourquoi on a donné raison à l’illégalité : « Les conditions ne sont pas réunies pour mener à bien le projet de Notre-Dame des Landes » (sic !). Euphémisme ridicule pour ne pas avoir à reconnaître une défaite honteuse. Et d’ajouter, comme pour rassurer les perdants (qui avaient remporté la victoire dans les urnes) : Il y aura des « compensations exemplaires ». La précision de ces termes est telle que ça ne veut rien dire !
Le droit est ignoré. Le discrédit dont est taxé le politique est donc loin d’être exagéré. Une nouvelle démonstration de la façon habituelle de régler les problèmes est donnée :
– Dans un premier temps, on hausse le ton pour donner un gage de fermeté pour l’action future, comme Emmanuel Macron l’a fait : « Il y a eu un vote et mon souhait est de le respecter. » (sic !)
– Dans un second temps, on cède en osant même nous faire croire qu’on a agi. Citons Nicolas Hulot : « Maintenant on bouge. »
Si le sujet n’était pas si sérieux, on pourrait en rire !
On a cédé devant des marginaux, incapables de s’insérer dans le monde du travail, voulant une société sans État, sans contraintes, avec drogues et alcool, vivant dans des conditions de saleté repoussante, n’hésitant pas à employer la violence pour parvenir à leurs fins.
Maintenant que ces « zjihadistes » ont obtenu gain de cause en occupant le terrain illégalement, ils devraient « dégager » au plus vite. Mais non, ils ne sont pas encore prêts à quitter le méga-squat ! En plus, il ne faut pas les brusquer. La préfète de Loire Atlantique l’a dit : « sans précipitation » !
Il faut ménager ces êtres violents dans leurs propos et dans leurs actes (on les a vus à l’œuvre dans les rues de Nantes et dans d’autres lieux) !
Les ZAD, il y en a en France de plus en plus, puisqu’on a toujours cédé à leur force sans avoir le courage d’utiliser la force envers eux.
On se rappelle comment a été bloqué, non loin de Toulouse, le projet de barrage de Sivens il n’y a pas si longtemps. Les policiers envoyés sûrement en nombre insuffisant n’ont pas réussi à les déloger. C’est pourquoi Ségolène Royal, à la « bravitude » pourtant célèbre, a abandonné le projet.
On se rappelle que les travaux commencés en 2014 pour la réalisation d’un Center-Parc dans l’Isère ont été interrompus par les zadistes qui ont jugé le projet dévastateur pour l’écosystème. Ils occupent toujours les lieux : vie collective, électricité piratée, pas d’organisation, certains vivent dans des cabanes.
Récemment, on apprenait grâce à une émission de M6 : « Qui sont ces zadistes qui défient l’État ? » que ces professionnels de la destruction sont très demandés : tel était le cas d’un agriculteur qui, pour ne pas se faire exproprier, a fait venir ces utopistes. Maintenant, il n’est plus maître de son bien et se dispute avec les occupants quant aux cultures à y faire.
Le 16 janvier, « Le Dauphiné libéré » titrait : « Zadistes : la contagion guette ». Il eût été plus juste d’écrire : « Zadistes, la contagion est déjà là ! » car on compte, paraît-il, une centaine de projets contestés en France. Et demain, combien ? Si nos politiciens ne reculaient pas aussi facilement devant les minorités, nous n’en serions pas là.
À propos de la capitulation devant la ZAD de Notre-Dame des Landes, Jean-Marc Ayrault a déclaré avec justesse : « C’est un déni de démocratie. » Il oublie seulement qu’il est depuis longtemps un des responsables de ce fonctionnement déplorable de la démocratie en France.
Les 4 vérités Hebdo n°1130 du 9 février 2018.
Francoise Moulin Lerat