Les révélations du Daily Telegraph sur la campagne lancée depuis la résidence londonienne du milliardaire américain d’origine juive hongroise George Soros font des remous en Grande-Bretagne. « George Soros, l’homme qui “a fait sauter la Banque d’Angleterre”, derrière un complot secret pour faire capoter le Brexit », titrait le journal anglais en première page le 7 février. En faisant référence à la spéculation du financier contre la livre sterling en 1992. Une spéculation qui lui avait fait gagner des fortunes tout en forçant le Royaume-Uni à sortir du mécanisme de change européen.
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Le plan de Soros divulgué par le Telegraph prévoit de lancer à partir de février une campagne massive contre le Brexit auprès des députés et des électeurs à grand renfort de millions dont la collecte devait justement commencer à la soirée qui a eu lieu fin janvier chez Soros en présence de personnalités importantes du Parti conservateur et des travaillistes ainsi que de riches représentants du monde des affaires. Le spéculateur américain a lui-même promis d’emblée 400 000 livres sterling avant de remettre 100 000 livres sur la table en réponse à ceux qui lui reprochent de miner la souveraineté britannique et sa démocratie. Et c’est sans compter les financements des organisations anti-Brexit britanniques par l’Open Society Foundation sorosienne.
Dans un deuxième temps, ce nouveau plan Soros table sur un vote négatif à la Chambre des communes quand le Premier ministre Theresa May viendra présenter l’accord sur les modalités du Brexit passé avec l’UE. Ceci, espèrent les anti-Brexit, poussera Mme May à la démission et permettra d’obtenir un deuxième référendum. L’objectif affiché par George Soros est d’obtenir cette fois une nette victoire contre le Brexit afin de rassurer les partenaires européens du Royaume-Uni sur le caractère permanent de ce nouveau choix. Car si les Britanniques devaient voter cette fois contre le Brexit, il n’y aura pas de troisième référendum, soyons-en sûrs !
George Soros fera en tout cas cette fois campagne contre, car il a expliqué sa conception de la démocratie et de la « société ouverte » qu’il défend dans un texte publié le 11 février dans le Mail on Sunday, l’édition dominicale du Daily Mail. Le milliardaire américain revendique son droit de consacrer ses richesses à la diffusion de la « démocratie ouverte », tout en expliquant que le Brexit était « une erreur tragique » et que permettre un référendum sur cette question était même « une erreur fatale ». En effet, « l’expérience montre que les référendums conduisent souvent à de mauvaises décisions ».
Cela ne l’empêche pas de vouloir un deuxième référendum, mais c’est juste pour annuler le premier, et après on arrête, c’est promis ! Il est assez drôle par ailleurs de lire de la plume de Soros que la « société ouverte » qu’il voudrait mettre en place partout se caractérise par des discussions « calmes, rationnelles, libres de critiques personnelles ». Quid des critiques personnelles de Soros à l’encontre de dirigeants démocratiquement élus comme Donald Trump, Jaroslaw Kaczynski et Viktor Orbàn ? Et quid des accusations d’antisémitisme formulées contre ceux qui critiquent l’action de Soros ?
On l’aura compris, la démocratie « ouverte » selon Soros et les militants de la galaxie sorosienne, ce n’est pas le gouvernement de la majorité mais le gouvernement des élites éclairées sur les masses obscurantistes.
Olivier BAULT
Présent n°9052 du 16 février 2018.