Lu pour vous dans Le Courrier du Continent :
L’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Lord Mervyn Allister King, annonce publiquement que « la zone euro est vouée à l’échec et va aller de crise en crise jusqu’à sa destruction ». L’économiste britannique Mervyn Allister King n’est pas un économiste comme les autres. (…) il a été le gouverneur de la très puissante Banque d’Angleterre du 1er juillet 2003 au ter juillet 2013, soit pendant une décennie entière. (…)
Le journal britannique The Telegraph vient de publier, le 28 février 2016 (…) : « La zone euro est vouée à l’échec et va aller de crise en crise jusqu’à sa destruction. » Selon Lord Mervyn King, la plus grande économie de l’Europe (l’Allemagne) fait face à un « terrible choix » : doit-elle soutenir les partenaires les plus faibles de la zone euro au prix d’un coût important et sans fin pour ses contribuables, ou doit-elle mettre un terme au projet d’union monétaire dans l’ensemble de l’Europe ? Pour l’ancien banquier, le « seul moyen » dont disposent les pays faisant face à l’abîme d’arrêter « l’austérité écrasante et le chômage de masse perpétuel », (…) est qu’ils abandonnent l’euro.
Et Lord Mervyn King de poursuivre : « Le contre-argument – que la sortie de la zone euro pourrait conduire au chaos, à la chute du niveau de vie et à l’incertitude quant à la survie de l’union monétaire – a un poids réel. (…) Les avantages à long terme l’emportent sur les coûts à court terme. » (…) « Les pays hors zone euro ne sont pas partie prenante à ce choix, mais ils peuvent encourager l’Allemagne, et le reste de la zone euro, à y faire face.» Cette série d’arguments n’est pas en soi une chose nouvelle : (…) ce qui est nouveau en revanche, c’est que ce soit désormais un banquier central de tout premier rang qui l’adopte ouvertement et l’expose publiquement.
Sauf erreur, c’est du jamais vu à un tel niveau de responsabilité. Il est raisonnable de penser que ses collègues de la zone euro aussi ont pu être amenés à le penser, mais que le carcan de l’idéologie « européiste » les a enfermés dans un déni de réalité (…).
Dorénavant, lorsque nous entendrons les politiciens (…) dont l’incompétence le dispute à la suffisance, débiter leurs sempiternelles platitudes aux électeurs français sur la question de l’euro, nous pourrons leur rire au nez tout aussi ouvertement que Lord Mervyn King. Nous pourrons expliquer tout autour de nous que celui qui fut le gouverneur de la Banque d’Angleterre pendant 10 ans a peut-être plus de compétences en matière monétaire que l’avocat véreux Sarkozy, le repris de justice Juppé, l’apparatchik du PS Hollande, le verbeux Bayrou, ou le conseiller en communication Valls.
UPR, 29 février 2016, cité dans « Courrier du continent », n° 577, avril 2016.
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