Lu pour vous dans CATHOLICA :
Le prêt à intérêt.
Denis Ramelet est un auteur déjà connu des lecteurs de Catholica, pour y avoir écrit à plusieurs reprises des recensions d’ouvrages philosophiques (…).
Sur cette matière, il n’en est pas à son coup d’essai, et plusieurs contributions parues dans des revues scientifiques ou des recueils d’articles montrent sa compétence et la diversité des approches (…).
Il nous livre maintenant sa thèse de doctorat en droit, fruit de plusieurs années de recherches concentrées sur un aspect bien précis de la question, la place du prêt à intérêt dans l’Antiquité pré chrétienne. (…)
Elle est constituée de trois parties d’inégale longueur, afférant aux trois aires culturelles envisagées : Jérusalem, Athènes et Rome, « mères patries » d’où sont sortis « les trois fondements de la prohibition médiévale du prêt à intérêt : la loi de Moïse, la philosophie d’Aristote et le droit romain » (…)
Que dire, en définitive de cette question du prêt à intérêt ? L’auteur a montré, avec l’érudition de mise dans un travail universitaire, le problème récurrent posé par l’usure. Les conséquences sociales en sont toujours graves, et seule la Révélation semble prêter attention à cette misère causée par la cupidité des hommes. (…) C’est le Moyen Age chrétien, et cet accord subtil de foi et de raison, qui donnera la solution du problème. (…)
L’auteur formule un souhait cohérent avec son étude, bien qu’un peu utopique, celui de « réserver le contrat de prêt aux services à titre gratuit, sans profits et sans risques ». La balle est dans le camp des législateurs…
CYRILLE DOUNOT
Catholica, N°131, PRINTEMPS 2016, Paradoxes de la liberté, p. 127.