Sabotage : appel à la grève des consommateurs
Georges Gourdin se plaît à rappeler avec fierté ses racines paysannes. Il accomplit par ailleurs de brillantes études qui le conduisirent à HEC lui ouvrant la porte pour travailler pour la « grande distribution ». A la suite d’un licenciement et du fait de son indépendance d’esprit, il créa en 1992 sa propre entreprise qui deviendra l’une des pionnières de l’Internet en France.
Ses capacités d’analyse et de compréhension du monde économique « des affaires » et son expérience en la matière ne lui laissent rien présager de bon pour l’avenir. Incapable de subir et désirant réagir pour aider ses contemporains à lutter, il vient de publier un petit livre (90 pages) auquel il a donné un titre percutant : Sabotage. Appel à la grève des consommateurs.
Constatant l’effondrement de la civilisation ancestrale, il s’interroge, Que faire ? et tire une conclusion radicale : il faut en finir le plus vite possible. Oui, mais comment ? Il propose une nouvelle forme de lutte sociale : le sabotage du Système par la grève des consommateurs ! Il ne s’agit pas d’utiliser ni les travers, ni les pratiques des casseurs ou des révolutionnaires violents, mais tout simplement de se détacher et de s’éloigner de tout l’ « appareillage » technologique et scientifique moderne dont nous devenons peu à peu des esclaves soumis et asservis. Pour ce faire il suggère très simplement de se contraindre à refuser la trop grande facilité avec laquelle nous tombons dans les pièges judicieusement tendus par les maîtres de l’économie, des affaires et de la consommation de masse. Quelques exemples élémentaires : éviter de remplir de pleins chariots de victuailles dans les grandes surfaces, fuir les centres commerciaux, acheter des denrées alimentaires chez les commerçants indépendants de proximité et régionaux, ne pas envahir de jouets inutiles les chambres de vos enfants, se contraindre à ne plus faire la course aux derniers modèles des appareils électro-ménagers, savoir ménager ses vêtements et ne pas changer, sans cesse, de garde-robes , en jetant ce qui n’a été porté qu’une ou deux fois sous le prétexte fallacieux que « ce n’est plus à la mode »… Et il y a tant d’autres domaines dans lesquels intervenir !
Il termine par cette conclusion : « Il faut porter l’estocade à un système vermoulu qui nous conduit aux pires catastrophes. Chaque jour qui passe à ne rien faire ne fait qu’amplifier le drame annoncé. Il faut s’engager au plus tôt pour passer à autre chose. Les grévistes de la consommation prendront conscience de leur force lorsqu’ils s’uniront dans un mouvement social cohérent qui fera basculer l’histoire ».