Début août, alors que la France s’enfonçait dans la torpeur estivale – à peine troublée par un nouvel attentat islamiste, à Levallois, visant nos soldats (désarmés par des coupes budgétaires criminelles) –, les médias se sont tout à coup mis à bruisser à l’unisson d’une merveilleuse nouvelle économique.
Lu pour vous dans Les Vérités hebdo.
Certes, il ne s’agissait pas d’une inversion de la courbe du chômage, ni de baisse d’impôts.
Mais on apprenait que les patrons de petites entreprises étaient d’un optimisme sans faille. 24 points de plus que trois mois plus tôt, nous précisaient les zélés propagandistes du gouvernement.
Connaissant un certain nombre de patrons de PME, je n’avais pas du tout les mêmes informations que mes éminents confrères.
J’ai donc cherché à en savoir plus.
La réalité est nettement moins alléchante que les cocoricos médiatiques ne le laisseraient supposer.
Tout d’abord, un examen rapide permet de constater qu’à chaque élection présidentielle, cet optimisme est au rendez-vous – rapidement suivi, hélas, d’une déception de même ampleur.
L’arrivée d’Emmanuel Macron n’a donc rien de miraculeux. Comme tous les citoyens, les patrons de PME « veulent y croire ». Rien de plus.
Par ailleurs, si on regarde en détail ce sondage (en réalité, le baromètre des TPE réalisé par Fiducial et l’Ifop), on constate que l’optimisme évoqué par les médias repose sur bien peu de concret.
Ainsi apprend-on que 64 % des patrons de très petites entreprises (TPE, moins de 20 salariés) considèrent que la réforme du Code du travail va dans le bon sens.
Las, ils ne sont plus que 47 % (même pas la moitié) à considérer qu’elle favorisera l’emploi dans leurs propres entreprises. Et, pire encore, seulement 24 % des patrons de TPE estiment être correctement informés sur cette réforme. Comme pour le programme du candidat Macron, nous pouvons espérer, mais nous ignorons tout !
En d’autres termes, ce sondage a manifestement été exploité soit par le gouvernement, soit par des officines médiatiques qui lui sont entièrement dévouées, mais rien ne permet de considérer que les patrons de petites entreprises sont réellement confiants.
A fortiori, rien ne permet de croire que les bonnes nouvelles économiques soient au rendez-vous.
Une nouvelle fois, on constate la remarquable « indépendance » des médias en France !
Les Vérités hebdo n°1106 du 18 août 2017