Recension du livre Media relatant les magouilles entre les politiciens corrompus et les milliardaires à la tête des médias français.
Lu pour vous dans Désinformation hebdo
Avec leur livre Médias, les nouveaux empires (éditions du Moment), les journalistes Amaury de Rochegonde et Richard Sénéjoux se sont intéressés à ces milliardaires grimés en patrons de média qui règnent aujourd’hui sur la presse, la télé et la radio. Ils sont huit. Huit grandes fortunes issues du luxe, de l’industrie ou encore des télécoms. C’est ainsi que Serge Dassault, propriétaire du Figaro qui refuse d’ouvrir les colonnes de son journal à Nicolas Dupont-Aignan encense Manuel Valls en septembre 2012. « Je dois vous dire que nous sommes très heureux de son action. C’est pour ça qu’il a l’appui d’un journal bien connu… Donc bravo Manuel, continue ! », lance alors le sénateur au ministre de l’Intérieur, un poil gêné même s’ils avaient des intérêts communs dans l’Essonne. Quand Martin Bouygues, actionnaire du groupe TFI, profite de la bienveillance du gouvernement socialiste, notamment le soutien de l’Élysée lors de sa tentative d’entrer au capital d’Orange, TFI renvoie naturellement l’ascenseur. Quand Vincent Bolloré, actionnaire du groupe Canal+ et d’Havas, premier groupe publicitaire de France, est en affaire, il sait que l’argent n’a pas d’odeur et est prêt à soutenir le candidat le plus rentable pour ses intérêts. Quand Xavier Niel, actionnaire du Monde (avec Pierre Bergé et Matthieu Pigasse) et incarnation du « patron cool », a besoin de nouveaux appuis, il passe par sa compagne Delphine, fille de Bernard Arnault, propriétaire du Parisien mais qui a aussi mis LVMH à la dis position position de la gauche. Patrick Drahi, actionnaire de Libération, L’Express, BFMTV, RMC, a passé un « deal » avec Hollande : sauver Libération en échange du rachat de SFR.
Désinformation hebdo n°1471, 26 avril 2017