Le choix souverainiste. Entretien avec Thibaut de La Tocnaye
Thibaut de La Tocnaye est né en 1958 à Alger. Il est fils d’Alain de La Tocnaye, grande figure de l’Algérie Française. Dès son plus jeune âge, il a milité dans les rangs de l’opposition nationale puis a rejoint, au début des années 1980 les comités Chrétienté-Solidarité (dont il est aujourd’hui vice-président). Auparavant, il fut combattant volontaire français au Liban, dans les rangs de la résistance chrétienne, de 1982 à 1984.
En 1988, il s’engage au Front National. Conseiller municipal d’Avignon (pendant 12 ans), puis de Cavaillon et conseiller régional de Provence depuis 1992 sans interruption, il poursuit son engagement au sein du Rassemblement national. En 2003, il prononça, lors de nos Journées Chouannes, une conférence sur le thème « Des résistances anti-communistes aux résistances anti-islamiques ». On lui doit aussi quelques précédents ouvrages : La Décomposition de la Ve République (Éditions Nationales, 1995), Les Peuples rebelles (Éditions Godefroy de Bouillon, 2003), Délocalisations : ce n’est pas une fatalité ! (Éd. Godefroy de Bouillon, 2005) et le dernier paru (qui fait l’objet de cet entretien) : Le Choix souverainiste : les cinq blocages à faire sauter pour redresser la France (Atelier Fol’Fer, 2019).
Lectures Françaises : Thibaut de La Tocnaye, vous venez de publier votre quatrième livre « Le Choix Souverainiste », sous-titré Les cinq blocages à faire sauter pour redresser la France. Dans cet ouvrage avant tout politique, vous dénoncez le verrouillage multiforme de notre société…
Thibaut de La Tocnaye : En effet, on constate qu’à tous les niveaux de nos institutions, des corps intermédiaires et des moindres rouages de notre système économique et social, un certain nombre de verrous de « sûreté » empêche toute transformation radicale. Mon but est donc de montrer comment il convient de faire sauter ces cinq principaux blocages…
L. F. : Vous distinguez tout d’abord trois verrous structurels ou quasi-institutionnels…
Th. de L. T. : Le premier grand blocage se situe au niveau de la finance. On observe d’une part ce qu’on pourrait appeler la « divergence » du capitalisme contemporain, à savoir son éloignement exponentiel de l’entreprise au profit de tout le reste (financement de la Dette de l’État, placements immobiliers et spéculatifs, etc.). S’ajoute à cette première dérive structurelle un système bancaire défaillant. Enfin, une deuxième dérive, la « concentration » du capital vient bloquer plus encore la nécessaire circulation de celui-ci et l’irrigation vitale de tous les processus de création de richesses.
En deuxième lieu, il y a bien sûr la confiscation de la liberté essentielle de la nation, à savoir notre fameuse souveraineté, « confisquée » par l’Europe de Bruxelles. Souveraineté fondamentale bafouée se déclinant en autant de souverainetés détruites : de celle de notre monnaie à celle de notre politique d’innovation en passant par celle de nos frontières et celle de notre indépendance énergétique, industrielle, agricole ou environnementale.
Beaucoup moins identifiée par la classe politique au pouvoir et les élites régnantes, l’absence structurelle de réelle représentativité professionnelle est un troisième blocage, moins voyant a priori. Cependant, ce vide est un facteur-clé de blocage institutionnel non seulement vis-à-vis de toute réforme de fond mais surtout de toute politique de relance économique en matière de réindustrialisation, de stratégie d’innovation ou de protectionnisme ciblé par exemple.
L. F. : À côté de ce triple verrouillage de notre machine socio-économique, vous parlez de deux autres processus qui, agissant telles des lames de fond, enrayent et cadenassent encore plus la société française…
Th. de L. T. : Oui, ce sont deux mouvements « tectoniques » ! Et nous subissons de plein fouet ces deux phénomènes géopolitiques lourds. Il y a d’abord la spirale de la désindustrialisation alliée à la disparition de la ruralité qui, paraissant inéluctables, donnent ce sentiment que notre Nation, irréformable, poursuit inexorablement sa désertification industrielle et agricole. Ce double dysfonctionnement agit comme un handicap majeur au bon fonctionnement d’une économie développée et est à l’origine d’un déséquilibre permanent de nos territoires.
Et il y a ensuite, bien évidemment, le poids de l’immigration non contrôlée couplé à la vacuité démographique française qui plombent quantitativement et qualitativement les principales ressources actuelles et futures de notre économie.
L. F. : Votre ouvrage, au-delà des constats qu’il apporte et des solutions qu’il détaille de façon très précise et très complète, veut aussi proposer au lecteur une vision politique synthétique. Ainsi un fil directeur apparaît tout au long du livre et vous considérez que la conséquence du blocage de la société française, c’est le divorce dangereux entre l’économique et le social (…)
Extrait du n° 755 (mars 2020) – Pour lire la suite de cet entretien, commandez ce numéro ou abonnez-vous !
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