Lectures Françaises : Nos lecteurs lisent régulièrement vos chroniques, vous avez déjà publié trois livres sur l’Histoire contemporaine de l’Espagne de la deuxième moitié du XIXe siècle à la fin des années 1930, pourquoi aujourd’hui ce livre sur le Parti communiste français [1] ?
Michel Festivi : Cela faisait longtemps que je pensais écrire sur le PC « F », mon sous-titre est le suivant : « manipulations, trahisons, mystifications, constructions de mensonges, soutiens aux pires tyrans, Histoire et actualités ». En seize chapitres, outre un avant-propos et un épilogue, je passe au crible l’essentiel de l’histoire sanglante et tragique de ce parti pas comme les autres, et j’essaie à chaque fois de relier l’histoire et l’actualité des communistes « français » et de ses soutiens, très nombreux à gauche mais aussi parfois à droite.
L.F. : Pourtant, certains vous diront que le PCF, ne présente plus la force de frappe qu’il détenait encore il y a quelques années ?
M.F. : D’un point de vue strictement électoral, vous avez raison, et je m’en explique dans l’ouvrage, encore que grâce à son aura sur les gauches et l’extrême gauche, le PC « F » bénéficie d’un renfort de voix parfois important qui lui permet de diriger de nombreuses municipalités par exemple, et de continuer son travail de sape, par ses nombreux élus, députés, sénateurs, en disproportion totale avec son réel poids politique. Car du point de vue du combat des idées et de la mémoire historique, le Parti conserve une mainmise considérable sur la politique française, comme le dit l’historien Marc Lazar, il demeure toujours « une passion française » qui trouve un terreau hélas fertile, grâce notamment aux idées dominantes en France sur la Révolution française, la Terreur et le front populaire, c’est ce combat que j’ai entendu mener pour tenter d’endiguer toute cette construction mémorielle que le Parti communiste a imposé et tente toujours d’édicter. Le très grand historien François Furet a pu ainsi soutenir que la force du PC « F » est toujours prégnante au nom « des lendemains du chantent », et « du charme universel d’Octobre ». Il faut donc en permanence pourfendre cette idéologie qui a engendré tant de morts et d’emprisonnés, ce que l’on oublie trop souvent. Jamais dans aucun pays, un PC n’est arrivé légalement, démocratiquement seul au pouvoir et ne l’a jamais rendu spontanément. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)
Propos recueillis par la rédaction
[1] – Qui vient de paraître aux Éditions Dualpha avec une préface de Francis Bergeron (Collection « Vérités pour l’Histoire », 352 pages, 39 €).
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