Toujours plus de pression fiscale, notamment avec l’augmentation de la CSG, prévue dans le programme du président Macron, décidément le « digne » successeur de Hollande.
Lu pour vous Présent
L’enjeu des élections législatives est, certes, de savoir si le président aura une majorité parlementaire, mais pour quoi faire ? Appliquer son programme qu’il nous a peint sous de riantes couleurs tout au long de sa campagne. Mais la réalité est que son quinquennat commencera comme celui de Hollande, dont il est le disciple, par un choc fiscal. Même s’il n’a pas la même ampleur, pour l’instant, il n’en demeure pas moins que la démarche est symbolique non pas d’un renouveau mais d’une continuité. Il y aura une augmentation de 1,7 % de CSG sur tous les revenus, les salaires, le capital, les retraites.
Cela fera des milliards en plus prélevés sur les Français. Mais, nous dit Macron, ce sera compensé par la baisse des cotisations sociales, chômage et maladie sur la fiche de paie. Ce qu’il prendra d’un côté, il le redonnera de l’autre. Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement nous fait le coup : ne vous inquiétez pas, l’Etat va vous restituer ce qu’il vous a prélevé. Le fait est que, au début, c’est le cas, puis, petit à petit, le « remboursement » diminue tandis que le prélèvement, lui, continue de croître.
Ce sera le cas avec la CSG, qui ne cesse d’augmenter : à sa création, sous Rocard, elle était de 1,1 %, elle est aujourd’hui de 8,6 % ! Tous les gouvernements ont usé de cet impôt facile à prélever, au nom de la nécessité de « sauver » la Sécurité sociale. Ça continuera mais, évidemment, à chaque fois qu’elle sera majorée d’un point ou deux, les charges sociales ne pourront pas diminuer dans la même proportion, sauf à priver, à terme, les organismes sociaux de leurs ressources.
Mais, surtout, les grands perdants, ce seront les retraités. Ils subiront la perte sans compensation, puisqu’ils ne sont plus salariés. Emmanuel Macron le reconnaît mais, affirme-t-il, l’augmentation ne touchera pas les « retraités modestes », les moins favorisés, c’est-à-dire, selon lui, ceux dont la pension est de… 1 200 euros mensuels ! Au-delà de cette somme mirobolante pour le nouveau président, vous êtes un privilégié, si ce n’est un riche, sur lequel il peut passer la tondeuse fiscale. Il s’en est justifié lors du débat, face à Marine Le Pen : « Je leur demande cet effort pour leurs enfants et petits-enfants. » S’ils rechignent à passer à la caisse, ce sont donc de mauvais parents et grands-parents, égoïstes qu’ils sont. Or, les statistiques l’attestent, c’est grâce aux transferts financiers spontanés de leurs parents que les effets de la crise sont atténués pour les jeunes. Sait-on que 11 % des grands-parents gardent leurs petits-enfants à plein-temps ? Autant d’économies pour l’Etat, qui devrait leur en être reconnaissant au lieu de chercher à les ponctionner davantage.
Le chef de l’Etat a la mémoire courte ou manque d’imagination pour imposer ainsi au pays les mêmes recettes que son prédécesseur en sachant, pourtant, que ce dernier ne s’est jamais remis de ce choc initial. Il est vrai que Macron, en tant que conseiller économique du président, puis de secrétaire général adjoint de l’Elysée et enfin comme ministre, a été plus que le témoin de cette intolérable pression fiscale, il en a été l’acteur. Il continue.
Présent n°8867 du 24 mai 2017