Cette table ronde est destinée à connaître, étudier et approfondir la contrerévolution, telle que le professeur brésilien Plinio Corrêa de Oliveira, la définissait : «La Révolution est le désordre, la contrerévolution est la restauration de l’ordre. Et par ordre, nous entendons la paix du Christ dans le règne du Christ, c’est-à-dire la civilisation chrétienne, austère et hiérarchique, fondamentalement sacrale, anti-égalitaire et antilibérale.»
Journées Chouannes 2016 07 : Être et demeurer contrerévolutionnaire – Plaquette
Table ronde avec Christian Lagrave, Claude Mouton-Raimbault et Guénaël de Pinieux, dirigée par Jérôme Seguin, sur ce qu’est la Révolution, la Contrerévolution, l’exemple de Martel en Algérie et le suffrage universel.
Extraits :
Christian Lagrave :
Voyez que la religion du Dieu fait homme se fait remplacer par la religion de l’homme qui se fait dieu. Mais cette prétention de se faire dieu, elle repose sur un mensonge fondamental, celui-là même que le serpent de la Genèse avait susurré à nos premiers parents : « Vous serez comme des dieux ».
On sait ce qu’il en est advenu. Notre-Seigneur Jésus-Christ a dit : « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire ». Il a dit également : « La vérité vous libèrera ».
Or, prétendre établir le paradis sur terre sans Notre-Seigneur et contre Notre-Seigneur, prétendre libérer l’homme en se fondant sur un mensonge, est une imposture.
Satan nous le savons, est le père du mensonge. Il est menteur et homicide dès le commencement. En rejetant le Christ, en s’appuyant sur le démon et sur le mensonge, ce n’est donc pas le paradis terrestre que l’on établit, c’est l’enfer terrestre. Au fur et à mesure que la Révolution progresse, son caractère infernal devient de plus en plus évident et insupportable.
Claude Mouton-Raimbault :
Ce que je déplore, c’est que le 13 mai 1958, quand la IVe République a été abattue par Robert Martel, la contrerévolution n’a pas pris le pouvoir ce jour-là.
L’armée était au pouvoir. Le pouvoir lui est tombé dans les mains. Mais elle ne savait pas quoi en faire.
Ce que je déplore, c’est que les cadres qui étaient formés en France, qui étaient les cadres de la Cité Catholique, et qui étaient donc capables de mettre en place une doctrine de substitution à toute cette « doctrine » révolutionnaire, ces cadres n’étaient pas là ! Ils étaient absents !
En 1968 ça a été exactement la même chose.
Quand j’ai vu moi, Jean Ousset, en 1968, je lui ai dit :
« Attention, il y a des évènements qui se profilent à l’horizon. » Il me dit : « Quels évènements ? Où voyez-vous ça ? De Gaulle en a encore pour des années ! » Alors je lui ai dit : « Mais écoutez, vous ne savez pas, vous n’êtes pas aussi renseigné que nous (à l’époque on était encore renseignés). Ce qu’on demande c’est : est-ce que ces cadres existent ? » « Oh, me dit-il, entre le fait de lire des ouvrages, de les étudier en cellule et le fait de les mettre en application, il y a une grande marge, une grande marge ».
J’ai dit : « Alors votre mouvement est uniquement livresque ? C’est pas un mouvement d’action ! Or nous, c’est un mouvement d’action. » Robert Martel, lorsqu’il renverse la IVe République, il a une action, il est là. Il est vice-président d’un comité de salut public.
Guénaël de Pinieux :
À côté de ça, on constate que le suffrage universel a invariablement réussi aux ennemis de l’Église. Je pense aux francs-maçons, ce sont eux qui ont installé des régimes de forme populaire, dans tous les pays où ils se sont implantés.
Remarquez bien que si le suffrage universel réussit aux ennemis de l’Église, ce n’est pas tant quand ils le pratiquent eux-mêmes directement que lorsqu’ils réussissent à le faire adopter comme moyen d’action par toutes les tendances politiques, et surtout par les catholiques.
C’est ça que souhaitent les francs-maçons. Ils souhaitent que leur ennemi vote, que leur ennemi se batte. Qu’importe les idées, mais par le biais du suffrage universel.
Ploncard d’Assac, dans L’Église occupée, cite les propos d’un franc-maçon belge à la fin du XIXe siècle qui dit : « Il faut répandre le suffrage universel, c’est le point qui élargira la fente par laquelle nos idées pénètreront dans les milieux ruraux. »
Gambetta dit également que « Par les élections, la République s’implantera dans les villages ».
Qu’est-ce que c’est la République qui s’implante dans les villages ? Le village pour Gambetta, c’est la France chrétienne, c’est la France rurale, imprégnée par des siècles de catholicisme.
La République dans le village, ce sont les idées maçonniques qui viennent prendre la place de ce catholicisme dans le village.