Décédé le 21 août, à l’âge de 99 ans (né en 1922).
Pendant la Deuxième Guerre, il se trouvait dans les Chantiers de Jeunesse, quand il fut embarqué, en 1943, pour Hambourg où il échappa miraculeusement à la mort lors des monstrueux bombardements « alliés » qui provoquèrent la mort de 70 000 habitants, essentiellement des civils ! Le groupe dans lequel il était fut envoyé en Silésie comme travailleur forcé pour construire un camp, puis transféré en Slovénie, en septembre 1944, d’où il parvint à s’enfuir avec un ancien des Chantiers de Jeunesse, retrouvant un maquis de partisans qui fut assailli par les troupes allemandes et dont la plupart des membres furent abattus. Onze d’entre eux en réchappèrent et furent envoyés à Dachau, en janvier 1945 (rappelons qu’Ennemond Beth avait 23 ans !). Atteint du typhus, il tomba dans le coma, parvint à se rétablir et retrouva la liberté, avec l’ouverture du camp par les Américains, le 30 avril 1945.
Remis sur pieds, il entra à l’école de Saint Cyr-Coëtquidan, d’où il sortit en avril 1947 et choisit l’infanterie de marine. Promu capitaine, il partit combattre en Indochine (septembre 1949), réchappa au drame de Dien Bien Phu, atteint d’une dysenterie, fut rapatrié en métropole. Affecté ensuite en Afrique noire, puis en Algérie qu’il quitta en décembre 1962. Devenu chef de bataillon, il démissionna de l’armée en 1969, pour se consacrer exclusivement aux mouvements spécialisés dans les questions familiales et scolaires.
Entré dans les services de la nouvelle formule de la Cité catholique, qui avait été créée par Jean Ousset (devenue Office international des œuvres de formation civique, rue des Renaudes, à Paris), il fut responsable de l’Action Familiale et Scolaire, où il accomplit une tâche aussi admirable que remarquable, après tant d’années parsemées de tant d’épreuves. Il fut assurément un homme hors du commun qui tenait à ne rester qu’ « un homme ordinaire ». Il était père de six enfants qui enrichirent sa famille de 36 petits-enfants et 124 arrière-petits-enfants. Quel magnifique exemple, quel splendide signe de contradiction à opposer au monde contemporain veule et perverti, imposé avec la complaisance de la presque totalité des instances politiques, sociales, morales (!), intellectuelles, médicales et parfois même spirituelles et religieuses…
Abonné à Lectures Françaises depuis de longues années, il y abonnait tous ses enfants et faisait découvrir la revue à tous ses petits-enfants et arrière petits-enfants auxquels il faisait envoyer des numéros.
Ses obsèques ont été célébrées le 24 août dans le Vaucluse.
NB. Les détails de la première partie de ce qu’a vécu E. Beth (jusqu’en 1969) proviennent de l’hommage rendu par notre confrère Francis Bergeron, dans le n° 9938, du 26 août 2021, du quotidien Présent. Nous tenons à lui exprimer nos remerciements.