Une crise majeure se prépare en France

Analyse de Guy Millière sur les possibilités d’une crise politiques majeure en France.

Lu pour vous dans Les 4 vérités hebdo.

Emmanuel Macron a commencé à chuter dans les sondages.
Ce n’est, je pense, qu’un début. Comme je l’ai écrit depuis que sa candidature a émergé, Emmanuel Macron est essentiellement un produit préfabriqué, vendu par les grands médias.

C’est un Président vide et inconsistant, dont le vide et l’inconsistance sont dissimulés derrière une arrogance autoritaire et quelques coups d’éclat dont l’effet retombe rapidement.

C’est un homme qui a été élu par défaut, parce que le candidat de la droite modérée s’est démoli lui-même et a été démoli, et parce que la droite modérée était devenue inconsistante, ce qui explique sa décomposition actuelle.

C’est un homme qui s’est fait élire par la diabolisation de Marine Le Pen.

C’est un homme dont les discours étaient emplis de phrases creuses et contenaient de rares promesses, déjà trahies pour la plupart.

C’est un homme qui, lorsqu’il se laisse aller et livre le fond de sa faible pensée, peut dire des phrases monstrueuses – que des phrases plus nobles, écrites par quelqu’un d’autre pour qu’il les lise, ne parviennent pas a effacer.

C’est un homme qui ne dit strictement rien sur les problèmes les plus graves que connaît le pays.

C’est un homme qui, dès lors, se trouve à la merci de grèves, d’émeutes, d’attentats.

C’est un homme qui s’est acquis la défiance et le mépris de l’armée, et en qui la police n’a aucune confiance.

C’est un homme qui a fait entrer dans son gouvernement des idéologues, tels que Nicolas Hulot, et qui a placé à l’Assemblée des gens sans la moindre consistance, afin qu’ils votent ce qu’on leur demande de voter, sans avoir compris quoi que ce soit au texte discuté.
Si grèves, émeutes ou attentats se produisent, les conséquences pourraient être très lourdes.

Or, dans un pays où sont présents chômage, pauvreté, zones de non-droit, migrants incontrôlés, islamistes revenus de l’État Islamique désormais détruit, grèves, émeutes et attentats sont de l’ordre du probable. Si des conséquences très lour­des se profilent et s’il devient visible que le chef de l’exécutif a dépassé de beaucoup son seuil de compétence, des élections anticipées peuvent avoir lieu et une alternance se produire.

La France est dans une situation où aucune alternance n’est véritablement envisageable, vu l’état de la droite et celui du Front National.
Quand aucune alternance n’est possible et qu’il faudrait une alternance quand même, il reste le chaos et la déliquescence.
Je crains que chaos et déliquescence se profilent.

Je dois dire que cette crainte m’habite depuis plusieurs années.

J’ai expliqué dans un petit livre intitulé « Voici revenu le temps des imposteurs » qu’un travail de sape de longue haleine avait été mené par la gauche, qui avait pris le contrôle des médias, de l’éducation, de la culture, de l’édition, et par un effet d’entraînement de tous les appareils politiques.

J’ai expliqué que le but recherché était celui qui avait été défini par un communiste italien des années 1930, Antonio Gramsci, et que ce but avait été nommé par Antonio Gramsci « hégémonie »: l’hégémonie, disait-il, implique la prise de contrôle susdite, avec pour but que tous les débats, toutes les idées énoncées se situent sur le terrain tenu par la gauche et que toute idée différente soit éliminée.
En tant que communiste, Antonio Gramsci voulait la destruction des sociétés capitalistes démocratiques occidentales, de façon à ce que, dans les décombres, puisse advenir la société radicalement différente rêvée par les communistes.

Je disais dans « Voici revenu le temps des imposteurs » que la France était pratiquement dans une situation d’hégémonie culturelle de la gauche. Je le pense plus que jamais.

J’ajoutais que la destruction était en cours, car – et j’insistais alors sur ce point – l’hégémonie aboutit à l’anéantissement des repères qui permettent à une société de fonctionner. Cet anéantissement des repères conduit à l’anomie.

Je pensais que l’anomie en France était proche. Je le pense plus que jamais, et je l’écris sans joie. Je pense plus que jamais qu’Emmanuel Macron a été élu parce que la France s’approche de l’anomie.

Il sera le Président de l’anomie et je crois qu’une crise majeure se prépare en France. Elle a même sans doute déjà commencé.

Guy Millière

Les 4 vérités hebdo n°1105 du 4 août 2017

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