Considérant la montée de la haine dans la polémique opposant Médiapart et Charlie Hebdo, j’avais un peu trop vite peut-être, généreusement titré sur mon blog du 17 novembre : « Si ce n’était bien triste pour la France, j’en boirais du petit lait ! ».
Lu pour vous dans Reconquête.
Un peu trop vite et voici pourquoi. Il est assurément affligeant que presque toute la classe politico-médiatique française prenne parti dans cet affrontement intergauche et inter «antiracistes» au lieu de les renvoyer dos à dos dans leur respective ignominie.
Mais à y regarder de plus près, n’est-il pas bon pour notre peuple que deux des courants principaux de la haine anti-chrétienne et anti-française en soient venus à se haïr entre eux au moins autant qu’ils abominent ceux qui, comme nous, amis lecteurs, défendons les racines et les valeurs universelles fondatrices de notre patrie et donc le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine.
LA FORGERIE DE 1983
Le premier de ces malandrins idéologiques que j’eus à L’affronter, il y a longtemps, en octobre 1983, ce fut Edwy Plenel, alors journaliste au Monde, issu de la Ligue communiste révolutionnaire.
Il concocta contre moi, avec une sorte de perfection d’immoralisme lénino-trotskyste, une incroyable forgerie visant à me faire passer pour un antisémite fanatique. Et la diffamation fut reprise par nombre de journalistes, de la presse écrite ou télévisée, aussi peu scrupuleux. Ce ne fut pas chose facile pour moi que de subir un pareil bombardement de calomnies mais je fis face, je répondis, je répliquai et je plaidai.
Et avec mon grand avocat Georges-Paul Wagner, je remportai tous les procès nécessités par cette calomnie initiale du futur fondateur de Médiapart.
Aujourd’hui, il ne m’est pas déplaisant de voir Edwy Plenel accusé de « collaborationnisme avec le fascisme islamique ». Non sans raison puisque, quoique se disant à l’époque « goy yiddishisé », Plenel fut ensuite de cette fraction de trotskystes souvent juifs dérivant dans l’is-lamo-gauchisme . Marx lui-même, ainsi que nous en avons publié ici quelques passages, quoique ethniquement juif, ne professait-il pas un radical antisémitisme ?
DE PLENEL À HOURIA BOUTELDJA
Toujours est-il que depuis longtemps Plenel se meut dans la sphère ultra islamophile comme Tariq Ramadan, avec lequel il a colloqué et comme Houria Bouteldja, son PIR (Parti des Indigènes de la République) et sa clique de Nique la France.
J’ai poursuivi avec l’AGRIF cette dernière et d’autres de sa cohorte devant des tribunaux pour ses propos de racisme anti-français. Après la bonne décision de la Cour de cassation cassant l’arrêt de la Cour d’appel de Paris défavorable à l’AGRIF qui poursuivait l’infâme de « Nique la France », nous attendons l’arrêt de la Cour d’appel de Lyon devant laquelle a été renvoyé le procès.
C’est dire qu’après Plenel, la bataille contre Houria Bouteldja, en quelque sorte sa compagne de route idéologique, m’a beaucoup occupé aussi.
LE PROCÈS CHARLIE HEBDO
Mais tout autant notre honneur aura été de ne pas accepter non plus les abominations des injures anti-chrétiennes mais aussi anti-humaines de Charlie Hebdo. Bien sûr, l’atroce carnage des malheureux collaborateurs et dessinateurs de cet affligeant périodique cultivant l’obscène et le scatologique, a été une abomination terroriste.
Philippe Val, son ancien directeur, ne s’est d’ailleurs pas trompé lorsqu’il avait émis la crainte que si son canard faisait aux musulmans ne fût-ce qu’un centième de ce qu’il faisait contre les chrétiens, les réactions risquaient d’être autres. En effet il ne fallait pas être grand clerc pour se douter de cela, simplement prendre la mesure que le radicalisme musulman qui est jihadiste n’a rien à voir avec la radicalité chrétienne d’un saint François d’Assise.
L’AGRIF remporta un procès contre Charlie Hebdo mais fut déboutée de ses autres plaintes pour injures ou incitation à la haine, ce qui coûta très cher.
Aucun de ses adhérents n’a pourtant regretté les dépôts de ces plaintes si légitimes.
LE DROIT DE CRITIQUER LES RELIGIONS
Ce qui a été spécieusement opposé à l’AGRIF par les avocats de Charlie et retenu hélas par les juges, c’est que ce périodique n’usait que du « droit de critiquer les religions » (pourtant, on le sait, un droit à géométrie variable) et du « droit au blasphème » érigé depuis quelques années en « fondement de la laïcité » selon l’expression de l’idéologue laïcarde, anti-catholique Caroline Fourest, fanatiquement pro Femen.
On mesure l’hypocrisie des personnalités politiques osant assimiler le blasphème, les injures et les incitations à la haine au droit de critiquer (que nous aussi nous défendons !). Et pour ne prendre ici qu’un exemple parmi cent, en quoi le fait de proférer « Il faut redonner les chrétiens à manger aux lions » relève-t-il d’une critique du christianisme ?
Mais voilà qu’à Charlie, à l’évidence, après le massacre, pour ce qui est de la soi-disant critique des religions, l’ardeur n’y est plus. Attaquer l’islam, dont il suffit pourtant d’illustrer les Hadiths, si souvent horribles, sans les déformer, c’est trop dangereux !
Alors, attaquer le christianisme et les chrétiens ? Bien sûr, c’est sans danger sinon celui d’un procès de l’AGRIF et d’un improbable tribunal qui jugerait que, tout de même, les chrétiens ne sont pas des chiens tels que les traiteraient des barbares, ni les Français des « sous-chiens ».
Mais ouf ! Ça y est. Charlie a un ennemi, et celui-là, pas doux comme un chrétien, c’est Plenel!
LE SPECTACLE, OUI, EST DÉCIDÉMENT PLAISANT.
Et voilà même que Manuel Valls, quoique ne sachant pas bien ce qu’est l’islam, attaque désormais l’islamo-gauchisme autant qu’il soutient les Femen.
Qui osera dire qu’à Reconquête, à Chrétienté-Solidarité, à l’AGRIF, nous n’étions pas en avance ? Mais le conformisme des politiciens et médiagogues du troupeau est tel qu’ils ne sont pas encore pour la plupart prêts à se libérer du grand mensonge de l’idéologie de l’antiracisme.
Du moins, pour ce qui est de nous, aurons-nous été les premiers à proclamer l’antiracisme comme un racisme en sens contraire, et à nous battre contre tous les racistes de la haine anti-chrétienne, les Plenel et les Bouteldja, mais aussi ceux de Charlie et les Femen si tendrement chères à Caroline Fourest, à Hidalgo, à Chevènement et à Valls.
C’est un vrai plaisir que de n’être ni avec les uns ni avec les autres et de les mépriser tous également.
Bernard ANTONY
Reconquête n°343 de décembre 2017
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