Les silences pudiques du gouvernement sur le scandale STX

Scandale STX

Société de construction navale, STX France se trouve au centre d’une double polémique : d’une part parce que des emplois sont en cause, d’autre part parce qu’un différend a surgi, pour détenir la majorité des actions, entre la France et l’Italie. Un jeu de dupes victimes de leurs propres magouilles.

Lu pour vous dans l’Échelle des Valeurs.

En effet, si les chantiers de STX France sont bien localisés en France, à Saint-Nazaire et à Lorient, l’entreprise n’est plus qu’une ancienne filiale d’Alstom, portant jusqu’en 2006 le nom d’Alstom Marine. Elle est devenue coréenne en 2008.
Sous la pression des menées mondialistes aux allures de jeu de Monopoly, on assiste à de vastes échanges de paquets d’actions d’entreprises à travers le monde. On appelle cela des «fusions-acquisitions» dans le jargon des banquiers. Finalement des prises de contrôle des uns sur les autres et des échanges d’entreprises entre trusts. Le but apparaît de concentrer le capital entre le moins de mains possibles et de rendre les pays interdépendants, puisque obligés d’acheter ce qu’il ne produisent pas, ou plus.
Emmanuel Macron connaît bien ces activités. En tant qu’employé à la banque Rothschild, c’était son travail d’organiser les «fusions-acquitions». Et là, apparaissent les intérêts des banques spécialisées dans cette branche. D’une part, à cette occasion, elles engrangent des profits colossaux pour leurs services. D’autre part, étudiant du même coup la comptabilité de leurs proies, elles se donnent une connaissance et un pouvoir exorbitant sur les industries. Mais, de cela personne ne parle.
Revenons à STX. Alstom Marine a d’abord été cédée en 2006 au norvégien Aker Yards, avant de se voir revendu en 2008 à une société coréenne, STX Offshore & Ship-building qui prit le nom de STX Europe.
On goûte ici le jeu des fusions-acquisitions réalisées au gré des stratégies d’entreprises. On est bien dans une logique financière quand la défunte Alstom Marine ne reste que deux ans entre les mains des Norvégiens, incapables en si peu de temps de mettre sur pied une politique de production. Aker Yards pourrait avoir été un sas pour faciliter la vente d’Alstom Marine à une société coréenne sans risquer l’opposition des autorités françaises.
Mais voilà, dans ce monde des affaires, les gros mangeurs finissent souvent mangés. Le groupe STX s’est outrageusement endetté et, pour rééquilibrer sa situation financière, a décidé de vendre STX France. En janvier 2017, le groupe italien Fincantieri s’est porté acquéreur avec l’accord de la justice coréenne qui l’a retenue comme repreneur exclusif. En avril, sous François Hollande donc, le gouvernement français a avalisé la décision coréenne.
Mais voilà, une campagne électorale est passée par là !
Le 1er février, Macron s’était rendu à Saint-Nazaire aux chantiers navals de STX en tant que ministre de l’Économie. Il venait célébrer l’inauguration d’un paquebot de croisière. Détail, il disait aussi souhaiter la révision des conditions du rachat de STX France par Fincantieri. Avant même la décision de la justice coréenne, les autorités françaises étaient déjà parfaitement informées de l’avenir de l’entreprise et avait accepté sa revente aux Italiens. Le ministre Macron en tête.
Puis le candidat a remplacé le ministre. Macron a alors fait mine de s’inquiéter des pertes d’emplois en France causées par la mondialisation. Il y était contraint par l’offensive de Marine Le Pen sur ce terrain.
Le personnel de STX France l’a entendu ! Il a fait valoir que, faute de garanties, le passage de l’entreprise aux mains des Italiens risquait de faire perdre ses 2600 postes et 5 000 dans des entreprises de sous-traitance. Déjà en perte de popularité, le nouveau Président ne pouvait pas faire la sourde oreille.
Les Italiens refusant de rester minoritaires (1) dans un STX France à la sauce spaghettis, Macron a alors prétendu qu’il fallait sauver l’indépendance de la construction navale française. Il a annoncé la « nationalisation temporaire » des chantiers STX France de Saint-Nazaire.

Cette nationalisation coûte 80 millions d’euros à l’État. Somme toute une bonne affaire si nous sauvons 7 600 emplois (2). Nos dirigeants, de Sarkozy à Macron en passant par Hollande auraient pourtant pu se rendre compte depuis longtemps qu’il fallait préserver l’indépendance de notre industrie navale. Néanmoins, que Macron défasse, aujourd’hui, ce qu’il faisait hier pour Rothschild ne manque pas de sel !
(1) Selon un accord négocié avec le précédent gouvernement français, Fincantieri devait d’abord prendre 48% du capital des chantiers et rester minoritaire pendant 8 ans. Il aurait obtenu, à l’issue de ces 8 ans, 66% des actions.
(2) Un coût de 10 000 € par emploi. Beaucoup moins qu’un licenciement massif avec en prime une entreprise qui revient dans le patrimoine national.

L’Échelle des Valeurs n°177-178 d’août-septembre 2017

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