Saint Georges, martyr, patron des guerriers, par Jean Darche

Saint Georges, martyr, patron des guerriers, par Jean Darche

Pour survivre à la peur, rien de tel que de lire ou relire n’importe quelle vie de saint, édifiante et lumineuse, nous rappelant les infinis bienfaits de la vraie religion. Celle de saint Georges par l’auteur Jean Darche est des plus agréables à lire. Elle est doublée d’une étude minutieuse sur ses exploits, sur son culte, sur ses miracles mais aussi sur le célèbre dragon qu’il parvint à occire de sa lance avec l’aide du Tout-Puissant. Ce dragon, preuves à l’appui, a vraiment existé. Les explications proposées par l’auteur pour en attester sont passionnantes. On soulignera les reproches adressés à Dom Guéranger qui comme d’autres catholiques de son temps, semblait plutôt rétif à l’idée d’admettre l’existence du monstre en question.

Homme de confiance du brutal Dioclétien, bénéficiant de tout le respect dû à son rang de guerrier loyal, saint Georges abandonna tous les honneurs pour se consacrer à l’amour de Dieu. Il fut soumis deux fois à la torture, n’abjura jamais sa foi, et finit décapité :

« Georges, très loyal chevalier de la chrétienté, confessa sans crainte Notre-Seigneur au milieu des païens. La grâce de Dieu lui donna une telle fermeté dans la foi, qu’il déconcerta tous les ordres de la puissance des princes des ténèbres, et qu’il brava ses nombreuses persécutions. Ô noble et bienheureux défenseur de Notre-Seigneur, que l’attrait des biens temporels ne séduisit pas, tes persécuteurs furent déchus et leurs faux dieux précipités dans l’abîme ! » (p. 67).

Le saint patron des guerriers intervint de nombreuses fois pour prêter main forte aux chrétiens qui implorèrent son aide, notamment contre les cruels Ottomans. Il est le saint patron de l’Angleterre, objet de vénération en Hongrie, en Roumanie, en Sicile ou au Portugal. Il est d’ailleurs fort respecté par certaines traditions musulmanes qui ont entretenu le souvenir de son bras vengeur. On appréciera les beaux récits de ses interventions miraculeuses qu’il faut célébrer avec foi et espérance. C’est le message de l’auteur qui nous invite à éviter la tiédeur en ces temps si troublés :

« Les miracles ne sont rares de nos jours que parce que nous manquons de foi, ou que si nous en avons un peu elle est bien faible. C’est ici que le proverbe du saint Curé d’Ars trouve trop malheureusement sa place : “Nous avons une foi éloignée de Dieu de plus de deux cents lieues.” Hélas ! Notre-Seigneur Jésus-Christ aurait bien sujet de nous dire ce qu’il disait autrefois à ses apôtres et à ses disciples : “Ayez la foi en Dieu ; Habete fidem Dei.” » (p. 191).

Jean Darche avait rendu un fort bel hommage à ce magnifique guerrier chrétien avec ce bel ouvrage, et nous lui en sommes reconnaissant.

Éditions Saint Rémi, 2023 (réimpression de l’édition de 1866), 334 p., 25 €

I. C.

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