France Horizon, la revue de l’ANFANOMA (Association Nationale des Français d’Afrique du Nord, d’Outre-Mer et de leurs Amis) nous relate la remise du prix «Clara Lanzi 2017» par «Secours de France» à Malika Sorel.
Lu pour vous dans France Horizon.
Jeudi 22 juin, à l’issue de l’assemblée générale du Secours de France, autour d’un très convivial et sympathique vin d’honneur et devant une assistance attentive, le président Jean-Marie Schmitz a décerné le Prix Clara Lanzi à Malika Sorel, enfant de l’immigration maghrébine, et à son combat pour «continuer la France… la patrie dont elle ne saurait déraciner son cœur». C’est en effet une histoire d’amour, explique-t-elle dans «Décomposition française» : «ll y a dans l’assimilation une dimension magique qui échappe à tout calcul, exactement comme dans l’amour, car c’est bien d’amour qu’il est question ici. Venant d’horizons différents, de peuples différents, il est possible d’accepter de se fondre dans un en semble commun, la France.»
Et, plus loin : «Le procès intenté à la France – pour la période coloniale – est dévastateur. Il dissuade les liens d’amitié. Pis, il dresse les enfants de l’immigration contre leurs enseignants… Si j’avais été élève aujourd’hui, jamais je n’aurais pu devenir française. J’en aurais été dissuadée par le poison du ressentiment injecté dans le coeur des populations de l’immigration, poussées avec méthode sur une pente victimaire accentuée par les politiques de discrimination positive. J’en aurais été empêchée par l’altération de la transmission de la langue et de la culture françaises» (…) Tout le monde en France a le droit d’être fier de son identité… sauf les Français de culture française, sur la terre que leurs ancêtres ont façonnée après de longues batailles et de grandes souffrances. La simple demande de respect de leur identité les fait accuser de racisme, de xénophobie, et à présent d’islamophobie.»
Dans sa réponse au Président Schmitz, Malika Sorel précise encore : «Concernant l’assimilation, à savoir la volonté de former un même peuple, j’évoque dans mon ouvrage la nécessité de l’existence d’un sentiment amoureux et m’empresse de préciser que l’amour ne se met pas en équation. L’assimilation ne s’impose pas. Elle résulte d’une décision individuelle, volontaire. Mais il ne faut pas la rendre impossible. Tous ceux qui depuis le début des années quatre-vingt accusent la France et les Français d’être responsables de tous les maux et exigent repentance ; ceux qui, récemment, ont qualifié la colonisation française de crime contre l’humanité : tous ceux-là participent à créer du ressentiment, à dresser les populations de l’immigration contre la France et les Français et éloignent encore un peu davantage la possibilité de créer les conditions de la paix. (…) Nulle communauté politique ne peut se former entre individus sans l’adhésion à un socle partagé de principes jugés fondamentaux pour leur identité… Il est à déplorer qu’une partie malheureusement non négligeable des élites occidentales ont, sans le dire à leur peuple, engagé leur société vers le renoncement à leurs propres fondamentaux culturels.»
Rappelons que Malika Sorel est française, issue de l’immigration Algérienne. Née en France, elle a passé sa jeunesse dans les Alpes maritimes, puis est partie en Algérie une quinzaine d’années où elle a poursuivi ses études. De formation scientifique, elle est ingénieur, spécialisée dans les hautes technologies. Elle a été nommée membre du Haut Conseil à l’Intégration en septembre 2009. Elle a notamment travaillé au sein de la mission de réflexion sur la laïcité. Son rôle lui a permis d’observer de l’intérieur le système administratif et le monde politique français. Elle porte un regard aiguisé, sévère mais lucide sur le comportement de nos élites, parfaitement informées des problèmes d’intégration – ou d’inclusion comme il est devenu préférable de dire aujourd’hui – mais incapables d’agir. Saluons une nouvelle fois la franchise et le courage de Malika Sorel.
F.H.
France Horizon n°579-580-580 du 2ème trimestre 2017