Que la croix demeure ! SOS Calvaires au secours du patrimoine, par Alexandre Caillé

Que la croix demeure ! SOS Calvaires au secours du patrimoine, par Alexandre Caillé

En l’espace de huit chapitres, composés d’un total de 29 sous-chapitres, le lecteur se plaira à suivre l’auteur dans cette belle expérience qu’est ce travail de longue haleine, et courageux à notre époque, afin de restaurer ou installer, là où on les appelle, telle et telle croix. Avec les bénévoles de l’association, nommés les bâtisseurs, Alexandre Caillé va participer à la pose d’une croix au milieu d’un village de l’Indre, à Argy, devant les habitants réunis et émus, ou bien à celle de la croix du parvis de Jérusalem, située au pied de l’abbatiale du Mont-Saint-Michel, ou encore à la pose de la croix sur le mont Colombier, sommet splendide des Bauges en Savoie… L’auteur nous fait vivre avec lui ses périples, ses aventures et les échanges divers avec ceux qu’il rencontre, habitants, maître d’atelier, stagiaire. C’est un beau  témoignage dans l’action, avec beaucoup d’anecdotes, mais en même temps les pages sont pleines de phrases et de passages tout à la gloire de la croix. Ainsi ces mots : « Chez SOS Calvaires, nous restaurons le matériel pour transmettre l’immatériel, nous restaurons la Croix pour transmettre le Christ ». Ou bien encore « Un calvaire est un trait d’union entre la terre et le ciel. Il unit le terrestre et le céleste. Ici-bas, nos pérégrinations sont faites de joie, de souffrance et de vanité. La Croix dressée à nos horizons vient donner la direction de notre pèlerinage sur terre. Elle nous ramène à celui qui est à la fois le départ, l’arrivée et le point de convergence de nos routes : le Christ. » De très courtes poésies entament même chaque grand chapitre.

Si les « bâtisseurs » installent une croix au centre d’un village, par exemple à Château-Thébaud (Loire-Atlantique) ou à Montreuil-sur-Maine (Maine-et-Loire), ils peuvent aussi le faire au sein d’une cité, ainsi à Bondy (Seine-Saint-Denis). Parfois le travail est si ardu et la croix si haute que cela ameute toute une foule digne du Tour de France, telle cette croix à Persac dans la Vienne, haute de douze mètres, placée sur un promontoire surplombant de trente mètres le village. Enfin ils ne font pas qu’installer ou restaurer des croix, mais ils la portent aussi lors de pèlerinages (pèlerinage de Chartres), ou la font voyager, en tant que croix pèlerine, par exemple accrochée au mât d’un bateau, ou dans un train ! Cependant leur travail ne se limite pas au Haut-Anjou, berceau de SOS Calvaires, ni ailleurs en France, de la Bretagne à la Savoie, mais il court aussi à l’étranger : au Portugal, en Irlande, dernier pays où les « bâtisseurs » sont sollicités à plusieurs endroits pour des poses de croix. L’auteur se penche aussi sur le travail des artisans, celui du charpentier, celui du tailleur de pierre, celui du maçon préparant le socle, et personne n’est oublié : ni le chauffeur du camion transportant parfois d’immenses croix, ni les « consolatrices » bénévoles restaurant les crucifix et autres objets de dévotion… Un cahier photo central (20 photos) ajoute à l’intérêt du livre.

Éditions Salvator, avril 2024, 224 p., 18,90 €

Hermine CHABROL

Cet extrait du numéro 807-808 (juillet-août 2024) de Lectures Françaises vous est offert. Pour lire la suite, commandez le numéro ICI !

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