Il aura fallu attendre quatre ans pour que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) donne enfin son avis sur l’accès des lesbiennes et des femmes célibataires à la procréation médicalement assistée (PMA.) Que dis-je, non pas pour donner son avis mais pour en changer !
Lu pour vous dans Le Bulletin d’André Noël
En effet, consulté une première fois en 2005, le CCNE rejetait la demande en ces termes : « L’ouverture de la PMA à l’homoparentalité ou aux personnes seules ouvrirait de fait ce recours à toute personne qui en exprimerait le désir et constituerait peut-être alors un excès de l’intérêt individuel sur l’intérêt collectif » Ludovine de la Rochère, de «La Manif pour tous », juge donc que le nouvel avis du CCNE « va à l’encontre des commentaires et des avis que le CCNE avait lui-même publiés ces dernières années sur le sujet. » Et de préciser : « En 2011, ne soulignait-il pas que l’enfant ainsi conçu serait privé de père, ce qui constitue la privation d’un bien élémentaire pour un enfant ? Le CCNE a fait ce constat à maintes reprises. Or l’enfant n’a pas soudainement changé, en quelques années, au point de faire apparaître le besoin d’un père comme quelque chose d’accessoire ! »
Rien n’a changé, en effet, depuis ; l’état de la question est le même ; simplement le lobby homosexuel se fait chaque jour plus pressant, assuré de la complicité des media acquis à sa cause et, surtout, de celle du président de la République qui s’était déclaré favorable «à titre personnel » à la PMA. Notons que, lorsque François Bayrou, alors garde des Sceaux éclair, était intervenu auprès des journalistes de France-Info enquêtant sur les attachés parlementaires du MoDem, il avait expliqué, lui aussi, que c’était «à titre personnel ». Le premier ministre lui avait alors répondu, avant de le limoger : « Quand on est ministre, on ne peut plus réagir comme quand on est un simple citoyen. » Mais, lorsqu’on est président de la République, le peut-on ?
Revenons à la PMA et la GPA (grossesse pour autrui.) Pour cette dernière, le CCNE se déclare toujours hostile, certes, mais pour combien de temps ? Jusqu’à ce que le chef de l’Etat qui n’y est pas favorable aujourd’hui soit finalement « pour » demain ? Pour ce qui est de la PMA, tous les membres du Comité n’ont pas changé d’avis, un tiers d’entre eux maintient l’interdiction ; leur position a été publiée comme un avis minoritaire.
Le Bulletin d’André Noël N° 2524 du 3 juillet 2017