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DVD PATRIES – Long métrage 2015 de Marie-Cheyenne Carron
CASTING : Jackee TOTO, Augustin RAGUENET
SUJET : Sébastien et ses parents viennent d’emménager en banlieue parisienne. A son arrivée, il essaie de se faire accepter par un groupe de jeunes issus de l’immigration Africaine. Malgré le rejet qu’il subit, une amitié complexe se noue avec Pierre, un jeune Camerounais en quête d’identité. Voilà l’histoire en résumé de ce DVD Patries.
Ce thème de l’enracinement, du besoin de l’origine, éveille des échos intimes chez cette cinéaste qui, dans la Fille publique, a raconté son itinéraire de fille adoptive. Née en 1976 de parents kabyles qui la violentaient, elle est placée à l’âge de 3 mois chez une famille catholique et aimante, mais qui ne peut pas l’adopter avant que ses géniteurs l’aient officiellement abandonnée. « Ayant vécu jusqu’à l’âge de 19 ans sans famille officielle, pupille de l’État, je sais à quel point l’enracinement peut donner des ailes lorsque ces racines sont préservées, et à quel point ça peut donner envie de se battre et d’être bâtisseur pour son pays. Et, a contrario, à quel point ça peut être destructeur, lorsqu’elles ne le sont pas… »
Rétive aux études, Cheyenne-Marie Carron apprend le cinéma en autodidacte, avalant des cassettes vidéo à la chaîne, avec une prédilection pour Rohmer, Pialat et Pierre Schoendoerffer qui sera plus tard son voisin de palier à Paris. Mais c’est en hommage au film de John Ford, les Cheyennes, en même temps que pour créer un lien symbolique avec son petit frère, un Indien originaire du Guatemala, qu’elle se choisit ce prénom baroque de Cheyenne, auquel elle ajoutera, après son baptême catholique en 2014, un Marie qui le complète à merveille : d’un côté la fougue, la passion, de l’autre la générosité et la douceur.
De la passion, il lui en aura fallu pour tourner six longs-métrages sans aucune aide du CNC, qui lui a été systématiquement refusée même quand ses films n’avaient rien de sulfureux, et sans producteur. Non content de ne pas l’aider, le système culturel français lui cherche des noises sous prétexte qu’elle édite ses films en DVD en même temps qu’ils sortent (très discrètement) en salles, ce qui contrevient à la sacra-sainte « chronologie des médias », mais est pour elle la condition de la survie.
En l’insécurité matérielle qui en résulte, et les tournages avec trois bouts de ficelle, Cheyenne-Marie Carron voit pourtant une chance, celle de filmer comme elle fait toute chose : en pleine et entière liberté.
Laurent Dandrieu dans Valeurs Actuelles du 22 octobre 2015
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