Encore un exemple d’ingérence de la Commission Européenne dans la souveraineté naturelle des États. Moscovici personnifie cette ingérence, en s’insérant dans les débats électoraux quinquennaux, qui divisent la France une fois de plus.
Lu dans Présent :
L’UE fait campagne
Décidément, la Commission européenne est incapable de tirer la moindre leçon de l’expérience et donc de renoncer à son arrogance et à sa volonté de voir les peuples plier devant ses desiderata.
Il n’y a évidemment rien dans les traités qu’elle est censée faire respecter qui l’autorise à une telle intrusion dans les débats électoraux des États. Elle n’a aucun mandat pour cela, les commissaires ne procèdent d’aucune légitimité démocratique, ils sont nommés et non point élus.
Certes, ils peuvent apprécier si la politique économique suivie est conforme aux traités et conventions mais il ne peut s’agir que d’un contrôle a posteriori tout comme d’éventuelles sanctions. Or, Moscovici, au nom de la Commission, dénonce le programme de Marine Le Pen qui serait une « catastrophe » pour la France et l’Europe, dit-il. Ce n’est pourtant pas à lui d’en juger mais aux électeurs. Si malgré cela, Marine Le Pen l’emportait alors, le président de la Commission, Jean-Claude Junker, annonce, lui, qu’il « porterait le deuil » ! Il est vrai que ce serait l’enterrement de sa carrière… Le deuil ? Cela fait vingt-cinq ans que les Français portent celui des fausses promesses du traité de Maastricht que répandaient les illusionnistes prônant le « oui » comme Giscard assurant : « Si le traité était en application, finalement, la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » Ou Jean-Luc Mélenchon soi-même prétendant que « Maastricht, c’est le contrepoids politique à la libre circulation des capitaux et des marchandises », en ajoutant : « On commencera enfin à voir un début d’Europe des citoyens. »
GuY ROUVRAIS
Présent, n°8801, 16 février 2017