Très inspiré, Alain Sanders nous « chante » la complainte des macronés, et c’est criant de vérité…
Lu pour vous dans Présent.
J’ai voté Macron. Retraité, on m’avait seriné que le programme de Marine Le Pen me serait préjudiciable. Et me voilà aujourd’hui avec une (déjà) maigre retraite menacée d’être grattée jusqu’à l’os.
J’ai voté Macron. Malgré son « dérapage » en Algérie, je pensais qu’il avait à cœur la défense de notre armée. Nous voilà avec un caporal arrogant qui fait la leçon aux généraux.
J’ai voté Macron. Enseignant, une partie de son programme m’avait séduit. Aujourd’hui, alors que nous sommes déjà à la limite de la rupture, son ministre de l’Éducation nationale va nous ratiboiser vingt jours de vacances.
J’ai voté Macron. Fonctionnaire, j’ai pensé que son dynamisme affiché allait booster la fonction publique. Pour l’heure, le seul effet c’est de remettre en place le jour de carence.
J’ai voté Macron. Bénéficiaire d’une petite aide au logement, me voilà privé de cinq euros par mois. Pour lui et ses gens, pétés de thunes, cinq euros, c’est que dalle. Pour moi, c’est déjà une somme non négligeable.
J’ai voté Macron. Père de famille, j’attendais des mesures significatives. Et le voilà qui veut imposer à mon gamin, âgé de moins de six mois, pas moins de onze vaccins !
J’ai voté Macron. Parce que son souci de faire faire des économies à l’Etat m’avait plu. Résultat, c’est nous qui allons nous serrer la ceinture quand il crée, pour son épouse, un statut de Première dame avec un budget croquignolet et tout le tralala qui va avec.
J’ai voté Macron. Parce qu’il devait rajeunir l’Assemblée et remplacer les vieux croûtons par des jeunots sortis de son chapeau. On se retrouve avec un Palais-Bourbon cacophonique et une vice-présidente LREM, Carole Buneau-Bonnard, décrochée du perchoir pour incompétence crasse.
J’ai voté Macron. Parce qu’il devait moraliser la vie publique. Et voilà l’honnête Ferrand, visé par une plainte de l’association Articor pour abus de confiance, qui a tricoté l’abandon de l’obligation d’avoir un casier judiciaire vierge pour se présenter aux élections.
J’ai voté Macron. Parce qu’il assurait vouloir traiter fermement le problème des migrants. Et le voilà qui « exige » que tous les migrants arrivant sur notre sol soient logés dans les cinq mois. En faisant pression sur les administrations, les préfets et les collectivités locales qui n’en peuvent mais.
J’ai voté Macron. Et, semaine après semaine, j’ai le sentiment d’être le dindon de la farce, un cocu emblématique. J’ai voté Macron. Et ça fait quoi de moi aujourd’hui ? Au moins un gros imbécile…
Alain Sanders
Présent n°8914 du 2 août 2017