Gouvernement Trump 2.0 : mort annoncée du wokisme économique et culturel ?

Gouvernement Trump 2.0 : mort annoncée du wokisme économique et culturel ?

La victoire de Donald Trump aux dernières élections présidentielles améri­caines n’est pas une victoire Républicaine comme les autres, elle est même bien différente de celle de 2016. En effet, elle s’inscrit dans un contexte en­core plus dégradé, diminué par la période de « la grande manipulation Covid 19 », à l’origine d’un déficit budgétaire sans précédent (3132 milliards de $ en 2020), aggravé par les guerres en Ukraine (plus de 112 milliards $ rien qu’en 2022) [1], en Israël et en Syrie, l’invasion organisée des migrants aux frontières (Mexique, Canada), le wokisme culturel et le financement de la transition écolo­gique organisés à tous les niveaux de la société. On peut dire sans exagérer que la nation américaine était attaquée à l’intérieur comme à l’extérieur par un virus, et que celle-ci a sécrété miraculeusement son anti-virus : Trump et sa nouvelle équipe expérimentée anti-woke. Trump avait déjà tenu ses promesses en 2016­2020 et aujourd’hui il n’hésite pas à s’entourer de milliardaires atypiques et réac­tionnaires qui ont l’avantage d’avoir fait leurs preuves dans la « vraie vie ».

Plus qu’une réaction conservatrice, cette victoire s’inscrit dans un mouve­ment économique et une réflexion culturelle, quasi inspirée (mystique).

Au-delà du personnage contrasté et direct, souvent diffamé par les médias grand public, son retour à la Maison Blanche tient à de grandes qualités person­nelles :

Sa capacité à rassembler. Trump, bien que non politique, a réussi le tour de force de s’imposer à nouveau aux tenants du parti Républicain. La course à la Maison Blanche est un marathon et les primaires mettent en valeur toutes les factions conservatrices allant des Néo-conservateurs, républicains modérés et libéraux (comme la famille Bush junior et senior), aux libertariens partisans de l’État minimum proche du Tea Party in­carné par Ron Paul (Texas), Ron DeSantis (Floride), Nikki Haley (Caroline du sud), Marco Rubio (Floride), Mike Pence (India­na) ou à tendance populiste avec Ted Cruz (Iowa) ou JD Vance (Ohio), jusqu’aux paléo-conservateurs incarnés par des Pat Buchanan (catholique traditionaliste)… et Donald Trump ou Vivek Ramaswamy, cli­matosceptique antiwoke (Ohio). Malgré cette diversité, à la différence de la droite française, Trump a su unifier ces diverses tendances quitte à les intégrer dans son gouvernement tels Marco Rubio, JD Vance ou Vivek Ramaswamy.

Son charisme et sa capacité à s’entourer de personnes brillantes incarnant la méritocratie à l’américaine. Il sait incarner le « rêve américain » en s’associant à des personnalités de premier plan comme un Elon Musk, entrepreneur de gé­nie devenue la première fortune américaine. Son ralliement à Donald Trump est une cause majeure de la victoire des Républicains notamment grâce à son réseau X (ex-Twitter) et son réseau d’influence dans le milieu de la Tech avec Peter Thiel (Palantir Technologie). Dans cette lignée, Trump s’entoure d’une jeune garde pleine d’avenir et de dynamisme avec JD Vance (40 ans) et Vivek Ramaswamy (39 ans). Son vice-président JD Vance incarne le « self made man » américain ; d’extraction modeste et de parents divorcés, il est adopté par le troisième mari de sa mère et s’engage 5 années dans les Marines, vétéran de la guerre en Irak, puis poursuit ses études pour finir diplô­mé d’un doctorat de droit à Yale où il rencontre son épouse elle-même avocate qui lui donne 3 enfants. De confession baptiste par origine familiale, il se conver­tira en 2019 au catholicisme en lisant saint Augustin. Il devient avocat, écrivain et entrepreneur dans le Capital Risque, avant de devenir sénateur de l’Ohio. Il rencontrera même Vivek Ramaswamy qui passe également son doctorat à Yale où il est diplômé avec mention de Harvard, et fonde la société de gestion Strive Asset Management, en réaction contre la gestion ISR (Investissement Social Responsable) après avoir créé Roivant Sciences, une société pharmaceutique. Imitant son ami Vance, il rencontrera également son épouse à Yale, pro­fesseur en médecine qui lui donnera deux enfants. Auteur des livres à succès « Woke » (2021) et « Nation of Victim » (2022), il se fait connaître des médias conservateurs avec Tucker Carlson (Fox News) et s’engage en politique dès 2022 pour finir en 4ème position aux primaires républicaines en 2024.

La réaction conservatrice anti-woke de Donald Trump peut se résumer à trois grands axes majeurs :

  •  Renaissance morale
  •  Renaissance économique
  •  Isolationnisme avec sécurisation des frontières et arrêt aux soutiens des conflits extérieurs
Renaissance morale : fin de la culture woke

De fait, depuis son attentat manqué le 13 juillet en Pennsylvanie, Trump se considère comme un miraculé, les 8 balles tirées à moins de 150 mètres d’un fusil de tireur d’élite auraient dû le tuer… si la providence ne lui avait pas fait tourner la tête à cet instant. Aussi est-ce pour cette raison que son premier déplacement officiel à l’étranger est à « Notre-Dame de Paris ». D’aucun pourrait dire, que c’est un hasard de calendrier… sauf que le 21 janvier 2020 au Forum de Davos il avait déclaré en pleine assemblée ultra-woke et hostile à sa politique :

« … En France, un autre projet centenaire continue à avoir une telle emprise sur nos cœurs et nos âmes que, même 800 ans après sa construction, lorsque la cathédrale Notre-Dame a été engloutie par les flammes l’an­née dernière – un spectacle si triste à regarder ; site incroyable, en particulier pour ceux d’entre nous qui le considéraient comme l’un des grands, grands monuments et représentant tant de choses différentes – le monde entier a été affligé… Mais nous savons que Notre-Dame sera restaurée – sera magnifi­quement restaurée. Les grandes cloches sonneront à nouveau pour que tous entendent, rendent gloire à Dieu et permettent aux multitudes émerveille­ment et respect. Les cathédrales d’Europe nous apprennent à poursuivre de grands rêves, des aventures audacieuses et des ambitions débridées. Elles nous exhortent à considérer non seulement ce que nous construisons au­jourd’hui, mais ce que nous endurerons longtemps après notre départ. Elles témoignent du pouvoir des gens ordinaires de réalisations extraordinaires lorsqu’ils sont unis par un objectif grand et noble… » [2].

L’Amérique profonde reste attachée à ses racines chrétiennes au point que la popularité de Notre-Dame de Paris a trouvé plus de 65 000 donateurs américains ayant versé plus de 66 millions d’euros pour sa restauration [3].

Trump aime faire démonstration de sa foi, n’hésitant pas à provoquer et faire valoir sa façon de voir les choses. Aussi, non seulement il était à Notre-Dame avec le célèbre milliardaire Elon Musk, mais était également accompagné d’une délégation de 150 personnes [4] !

Difficile de ne pas y voir un signe fort qui conforte son engagement quasi mystique concrétisé depuis 2016 dans « son combat pour la vie » et contre l’avortement. Malgré son court passage de 2016 à 2020, il avait réussi à faire an­nuler le droit constitutionnel à l’avortement garanti par l’arrêt Roe versus Wade depuis 1973 en réussissant à faire nommer 3 juges pro-vie à la Cours Suprême. Il faut noter au passage que ces derniers sont nommés à vie ! Depuis, l’avortement est condamné dans une bonne moitié des États américains, notamment au Texas, Louisiane, Missouri, Alabama etc., et son adoption reste du ressort des États.

Cette bataille fait toujours rage aux États-Unis, elle a même été l’argument principal de Kamala Harris durant la campagne électorale, avant l’économie, tant le « Grand remplacement » est une idéologie universellement répandue par la culture « woke » progressiste pour détruire l’âme de l’occident. Marine Le Pen, Éric Zemmour et consorts devraient s’en rappeler. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)

Erwan FABER

[1] – bbc.com, 25/02/2023 : « Guerre Ukraine – Russie : combien les États-Unis ont-ils donné à Kiev ? »

[2] – rollcall.com/factbase, « Speech: Donald Trump Addresses the the World Economic Forum in Davos – January 21, 2020 ».

[3] – tf1info.fr, 07/12/2024 : « Pourquoi les Américains ont donné autant pour Notre-Dame ».

[4]lefigaro.fr, 04/12/2024 : « Notre-Dame : le prince William, Volodymyr Zelensky, Elon Musk… Qui a répondu à l’invitation d’Emmanuel Macron ? ».

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