On ne peut pas reprocher aux Catalans d’aimer la Catalogne. Le problème, c’est que les indépendantistes catalans, tout du moins ceux qui profiteraient de la sécession, ont une vision mondialiste des choses. Ils sont les premiers à manifester leur soutien à l’arrivée massive de pseudo réfugiés et à vouloir brader leur économie aux multinationales apatrides.
Lu pour vous dans Synthèse nationale.
Entourée par les mers et les montagnes, l’Espagne est une nation ancienne qui existe grâce à son unité remontant au mariage de Ferdinand d’Aragon avec Isabelle de Castille (1469). Certes la tournure des choses prise depuis quelques décennies n’a rien de reluisant mais si celle-ci venait à se diviser, elle disparaitrait complètement. Les exigences catalanes, ont donc le mérite de réveiller ce peuple endormi par 40 ans de bouillie démocratique. Les imposantes manifestations en faveur de l’unité nationale espagnole regroupant des centaines de milliers de personnes, voire parfois plus d’un million comme ce fut le cas à Madrid et à Barcelone, au cours du mois d’octobre dans toutes les villes du pays en sont la preuve.
Maintenant, il ne faut pas se leurrer. Cette saine réaction patriotique, si elle n’est pas accompagnée par un solide mouvement politique national, n’aura pas le poids nécessaire pour enrayer le processus de désagrégation du pays. Or, paradoxalement, compte tenu de son passé, l’Espagne manque cruellement d’un parti nationaliste puissant et organisé digne de ce nom. Bercée par 40 années de paix et de progrès social, la Droite nationale espagnole ne s’est jamais vrai-ment remise de la disparition du Général Franco en 1975. Depuis, elle se laisse bercer par la monarchie et elle fait confiance au Parti populaire, lointain héritier de l’Alliance populaire de Manuel Fraga Iribarne, qui incarne à ses yeux « une confortable continuité ».
Dans les années 80, à chaque 20 novembre (anniversaire de la mort du Général Franco et de José Antonio Primo de Rivera), des centaines de milliers d’Espagnols se rassemblaient à Madrid donnant ainsi l’impression que la Droite nationale espagnole était puissante et conquérante mais, le soir venu, tous se dispersaient sans que rien ne se passe. Les nationalistes-révolutionnaires madrilènes distribuaient alors des tracts sur lesquels on pouvait lire : «20 N., une journée d’hystérie pour une année de passivité». Avaient-ils vraiment tort…
Si au moins les événements récents redonnent à la Droite nationale espagnole, à la Phalange, ou à toute autre organisation nationaliste et identitaire ibérique, une bonne raison de ressusciter, ce sera un point positif…
Roland HÉLIE
Synthèse nationale n°47 – automne 2017