Le journal Monde & Vie publie un dossier très intéressant sur l’écologie dans son numéro de l’été.
Lu pour vous dans Monde & Vie.
Le XXe siècle a été le siècle des guerres mondiales et des génocides (jusqu’au génocide rwandais en 1994). Il s’agissait alors de montrer qui était digne des ressources nouvelles du, génie humain. Le XXIe siècle, lui sera le siècle des tsunamis, de la hausse du niveau de la mer, de la désertification galopante, des migrations qu’elle engendre et d’autres cataclysmes naturels. Nous avons tous une conscience obscure de ces nouveaux dangers.
Il est frappant de constater que quel que soit le scénario envisagé, que ce soit la catastrophe gui oblige à tout arrêter, comme le pense Alain de Benoist, gue ce soit un grand examen de conscience qui oblige à tout remettre en question comme l’imagine de manière plus optimiste Richard de Sèze. Au fond, notre conviction à tous est la même : il nous faut retisser « un contrat de nature » disait Michel Serres, par ailleurs bien optimiste, je trouve, sur la capacité de la Mère nature à apposer sa signature au bas d’un contrat… N’est-on pas en train plutôt de redécouvrir quelque chose comme une antique et naturelle piété ? Plus on respecte la nature, plus elle nous respectera.
L’écologie est désertée par les politiques de gauche qui avaient lance une OPA sur ses thématiques dès la Présidentielle de 1974 — notre François de Rugy, ci-devant président de l’Assemblée macroniste, est, par son ralliement d’écolo au Capital, le symbole de leur désertion. Et pourtant — paradoxe, comme attitude quotidienne, depuis le tri sélectif jusqu’au rejet de la malbouffe, le réflexe écologique fait l’objet d’un consensus planétaire, proportionnel au degré de culture reçue et à l’âge, c’est-à-dire au temps qui nous reste à passer sur la terre.
Comment je vis personnellement ce consensus écologique, quelle limite dois-je m’imposer se demande Paul Piccareta, en notre nom à tous, en posant en quelque sorte la question morale à nouveaux frais. Frédéric Rouvillois montre, lui, d’un point de vue politique, la dimension foncièrement conservatrice de la démarche écologique, dont le pape François est un bon porte-parole. Quant à l’abbé de Tanoüarn, il propose, à ses risques et périls, quelques pistes pour une réflexion sur la théologie de l’écologie — de l’alliance noachique à l’Apocalypse.
Monde & Vie n°943 du 26 juillet