Le paysan meurt, l’État survit plus qu’il ne fait vivre, et les crochus créanciers engraissent… Nos enfants (sinon nous, futurs retraités ?) auront à payer la dette ; celle de la trahison économique d’une génération d’hommes proclamés politiques, « pure » émanation de la révolution libérale. Les fessées se perdent sur les popotins rebondis de nos gras et bedonnants gouvernants, traîtres par serment. Oups ! Pardon la fessée est maintenant interdite par LA LOI de la République.
Lu dans Présent :
Sujet aussi inquiétant qu’apparemment inépuisable, la dette publique de la France fait régulièrement la une des journaux et jamais pour l’annonce de bonnes nouvelles. À rappeler quand même que depuis 1974, dernière année d’équilibre budgétaire, l’essentiel des politiques menées, avancées sociales, embauches de fonctionnaires et accueil d’immigrés, s’est effectué à crédit, avec un argent qu’il nous fallait emprunter et qu’il nous faudra bien un jour rembourser d’une manière ou d’une autre.
Depuis quatre années, le gouvernement use et abuse d’un artifice comptable destiné à gagner du temps et à reporter à demain une dette que rien ne semble pouvoir ralentir. Bercy émet en effet chaque année des obligations du Trésor (OAT) assorties d’alléchants taux de rémunération de 5 à 6 % sur lesquelles se ruent évidemment des investisseurs prêts à les acheter jusqu’au double de leur valeur, ce qui génère de confortables primes qu’empoche le Trésor. Les jeunes générations ont matière à s’inquiéter de cette cavalerie laissant planer de lourdes menaces sur leur avenir.
De plus, la multiplication démagogique et électoraliste des cadeaux dispensés par le chef de l’État s’avère porteuse d’années de plomb et d’une fiscalité redoutable à court et moyen termes. Là encore, en petite musique de fond et parfaitement zen, Didier Migaud, président de la Cour des comptes observe que « les annonces successives de nouvelles dépenses publiques qui ne sont, en l’état de nos connaissances, ni financées ni gagées par des économies pérennes, font peser un risque sur les finances publiques en 2016 mais plus encore sur les années suivantes ».
Arnaud Raffard de Brienne
Présent, n°8644, mercredi 6 juillet 2016, p. 3.