Bien que l’avortement soit un effet de la pensée révolutionnaire actuelle dans sa forme sauvage et destructrice, il semble que les revendications anti-avortement en France manquent d’études de fond. En-effet, d’autres pays en ont déjà faites, et Gregor Puppinck a le mérite de les avoir compulsées, afin de faire de la prévention en France. 40.000.000 d’enfants massacrés par an, sur Terre. Il n’y a que la France qui considère ce meurtre comme un droit absolu (sans fondement juridique soit dit en passant).
Lu dans Présent :
Entretien avec Gregor Puppinck « Il faut consacrer davantage de temps aux études de fond sur l’avortement ».
Pourquoi avoir publié cet ouvrage ?
Nous travaillons sur le sujet depuis longtemps et il nous a semblé que ces travaux, menés au fil des ans, étaient d’une qualité suffisante pour être publiés tous ensemble. Nous les avons donc rassemblés et les avons complétés substantiellement en nous penchant sur les causes et les conséquences sociologiques de l’avortement, dans le but de promouvoir sa prévention. Notre objectif global est de promouvoir une approche professionnelle, pour faire de la prévention dans les pays européens. Ce livre en donne des bases juridiques mais aussi sociales.
En France, l’avortement est passé du statut d’une tolérance à celui de droit absolu. Comment l’expliquez-vous ?
L’avortement est désormais reconnu comme un droit fondamental Quelles conséquences cela implique-t-il ?
Il n’est un droit fondamental qu’en France, quasiment. Cette disposition est principalement symbolique, et n’a pas d’effet juridique direct. C’est une volonté politique, lancée par les socialistes, pour renforcer l’accès à l’avortement, en réaction aux attaques qui étaient menées contre l’avortement dans différents pays d’Europe, notamment en Espagne. C’est une façon d’impressionner le peuple. La conséquence morale est plus importante : si l’avortement est un droit fondamental, c’est donc un bien contre lequel on ne peut pas lutter. Cela place moralement l’avortement dans le camp du Bien. Cela renvoie aussi tous les opposants dans le camp des ennemis de la liberté, que l’on peut moralement punir et faire taire.
Votre ouvrage s’appuie sur de nombreuses études. Est-il difficile de les trouver ?
A quoi cela est-il dû ?
Nous sommes en train de l’étudier : nous avons demandé à différentes personnes en Europe de se pencher sur le sujet. Nous organiserons un séminaire à ce sujet en juin 2017 rassemblant les différents contributeurs.
Vous évoquez la prévention de l’avortement. Un sujet dont on n’entend jamais parler en France ?
Non, effectivement, ou lorsqu’on en parle c’est sous le seul angle de la contraception. Alors qu’elle est largement contre-productive, puisque la majorité des femmes qui avortent prennent un contraceptif. S’il n’y a pas de prévention de l’avortement en France, c’est précisément parce que l’avortement est considéré comme une liberté. Or la prévention s’oppose à l’idée que l’avortement est un bien.
Propos recueillis par Anne Isabeth
Présent ,n°8780, 18 janvier 2017