Un article qui démontre (par extension et non par extrapolation), l’incohérence à vouloir concilier la loi civile laïque et la morale naturelle. L’argument de l’objection de conscience n’en était déjà pas un – on peut le comparer à un vestige -, mais il était pratique pour ne pas se commettre, et pratique pour trouver une sorte de « juste milieu » qui ondulait entre libéralisme pratique et conservatisme moral. La raison invoquée (la conscience) était déjà viciée puisqu’il s’agissait alors d’un cas particulier contre la loi, ce qui n’est pas naturel. Effectivement, légalement, c’est impossible, et les bioéthiciens cités le rappellent tout à fait à propos : l’ennemi relève nos incohérences. Quand cesserons-nous de tenir nos positions avec les moyens qu’il nous donne ? La conscience n’est pas la lumière morale de la personne, elle n’en est que le canal : la lumière c’est la Grâce, et elle se perd. Vive le Christ-Roi !
Lu dans Reconquête :
VERS LA FIN DE L’OBJECTION DE CONSCIENCE
Pendant un temps, la vieille tradition chrétienne de nos pays a fait qu’on a malgré tout gardé, plus ou moins, une possibilité d’objection de conscience, face à la culture de mort. Mais on voit bien que cette possibilité est de plus en plus battue en brèche, et le temps vient où elle n’existera plus. Le Léviathan aura gagné. Celui de Hobbes auquel on fait précisément appel.
Ils argumentent que les professionnels de santé ont passé un contrat avec la société. En contrepartie d’un monopole lucratif sur la fourniture d’un service essentiel, les patients ont le droit d’exiger qu’ils fournissent les services socialement acceptables et conformes à la loi. En refusant leurs services, ils abusent de leur pouvoir. Les auteurs citent R. Alta Charo, professeur de droit et de bioéthique à l’université du Wisconsin (États-Unis) qui dit : « Revendiquer un droit absolu à l’autonomie personnelle tout en gardant le contrôle monopolistique d’un bien public constitue un abus de confiance du public — pire encore si ce n’est pas, en fait, un acte personnel de conscience, mais plutôt une tentative de conquête culturelle. » (Sic.)
Si la loi change, les consciences doivent donc changer aussi pour être au diapason de la conscience publique qui s’exprime dans les lois. Sinon, ce serait l’anarchie. Et ces vertueux bioéthiciens sont pour l’ordre. Celui des cimetières, des corps et des âmes.
YVES DAOUDAL
Reconquête, n°329, juin-juillet 2016, p.15.