Pour le FN et dans le cadre du suffrage universel, on juge malheureusement sur un programme et non sur la vertu. C’est comme considérer la perfection, tous les cinq ans, ou l’imperfection d’un tableau surréaliste. Inventaire du programme par quelqu’un semblant soulagé.
Lu dans Les 4 Vérités :
Marine Le Pen a présenté récemment son projet présidentiel, en 144 propositions.
Je note d’abord beaucoup d’excellentes choses, au premier rang desquelles le fait de redonner la parole au peuple en organisant un véritable référendum d’initiative populaire.
Plus généralement, le projet est beaucoup plus favorable aux libertés (d’expression, d’entreprise, d’association, scolaire.) que l’on aurait pu le craindre après les évolutions étatistes de ces dernières années. En matière d’immigration, j’applaudis volontiers à la volonté de sortir de l’espace Schengen et de supprimer le droit du sol – mais aussi au projet de fermer les mosquées extrémistes.
En matière économique, je note également de bonnes évolutions, notamment dans le fait de soutenir nos PME. Mais je crains que le principe de subsidiarité ne demeure totalement étranger aux dirigeants du FN : plutôt que d’axer cette aide aux PME sur le fait de leur réserver une part de la commande publique, pourquoi ne pas autoriser les PME à défiscaliser tous les bénéfices qu’elles réinvestiraient? Cela les rendrait plus compétitives et, à terme, cela rapporterait davantage à l’État.
De façon générale, ce qui est troublant dans ce programme économique, c’est que les questions macro-économiques, voire géopolitiques, s’y taillent la part du lion, mais que la vie concrète de l’entrepreneur et de son entreprise ne semble pas prise en compte. On notera tout de même la volonté de refondre le RSI, cauchemar de beaucoup de chefs d’entreprise, ainsi que la volonté de revenir à la défiscalisation des heures supplémentaires.
Les 4 Vérités, n°1080, 10 février 2017